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Juppé: pas de changement, face à ceux qui "se précipitent aux extrêmes"

Alain Juppé a prévenu dimanche qu'il ne changerait pas de "ligne" face à ceux qui "se précipite[nt] aux extrêmes" et qui confondent "autorité" et "agitation", visant sans le nommer Nicolas Sarkozy, son principal concurrent de la primaire de la droite pour 2017.

"J'ai choisi une ligne dont je ne me séparerai pas: rassurer les Français, les rassembler pour réussir les réformes", a déclaré M. Juppé lors du "Grand rendez-vous Europe 1/iTELE/Les Echos".

"L'autorité, ce n'est pas l'agitation", a ajouté l'ancien Premier ministre face aux critiques sur sa prétendue "modération". "La modération, c'est pas facile. C'est extrêmement difficile de garder son sang-froid, de garder son équilibre et de proposer des solutions équilibrées. C'est extrêmement facile de se précipiter aux extrêmes, et c'est ce qui se passe aujourd'hui".

"Se précipiter pour légiférer à tout propos et hors de propos pour céder à la pression médiatique, c'est ça, je crois qui condamne à l'échec, parce qu'il ne suffit pas de faire une loi pour résoudre un problème", a insisté M. Juppé alors que M. Sarkozy souhaite que le gouvernement légifère contre le burkini.

"Je ne sous-estime pas le degré de souffrance de ce pays. La France est en souffrance économique, sociale, morale, politique. Mais moi je ne vais pas lui dire, ce sera plus dur demain ! (...) Je veux faire lever une espérance. C'est ça que j'entends par l'identité heureuse. Et je vais enfoncer le clou", a répondu M. Juppé à ceux qui, tels M. Sarkozy, critiquent son slogan de campagne.

Toujours favori des sondages après l'entrée en campagne de Nicolas Sarkozy, Alain Juppé a cependant reconnu percevoir "un doute", y compris "chez les Français qui peuvent adhérer à mon programme": "est-ce que cette fois-ci, vous le ferez ? Est-ce que vous aurez le courage d'aller jusqu'au bout ? Est-ce que vous résisterez aux pressions de la rue et des syndicats ?"

"Je réponds en quatre points. D'abord j'annoncerai la couleur avant, pas après l'élection", y compris "des réformes qui parfois n'auront pas un goût de miel". "Deuxièmement, je publierai avant l'élection présidentielle un certain nombre de textes, ordonnances ou lois qui seront mises en vigueur rapidement".

"Troisièmement, je gouvernerai vraiment. Aujourd'hui les ministres qui tiennent vraiment leur administration, on les compte vraiment sur les doigts de la main". Quatrièmement, "je ne serai pas obsédé par ma réélection et ma cote de popularité, parce que je ne ferai qu'un mandat".

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