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L'Assemblée vote le budget de l'Education nationale

Toujours premier budget de l'Etat en 2017, l'Education nationale, aux crédits votés après retouches en première lecture, a suscité mercredi soir à l'Assemblée quelques passes d'armes entre une gauche "fière" du bilan du quinquennat et une droite critique d'"affichage" et d'"idéologie".

Preuve de la volonté de placer "l'école au coeur du redressement du pays" depuis 2012, selon la ministre Najat Vallaud-Belkacem, le budget de l'Education (écoles, collèges, lycées accueillant globalement 12,4 millions d'élèves), soutenu par toute la gauche, atteindra 68,64 milliards d'euros.

Ce montant s'entend hors contributions directes de l'Etat aux retraites des fonctionnaires.

Dans une défense de la politique depuis le début du quinquennat, Mme Vallaud-Belkacem a insisté entre autres sur des "enseignants plus nombreux, mieux formés et mieux rémunérés", dont l'engagement "tenu" de quelque 60.000 créations de postes promises par François Hollande pendant sa campagne présidentielle.

"Certains résultats peuvent déjà être constatés comme la reconstitution du vivier d'enseignants", selon elle.

Le budget 2017 continue à donner "plus de moyens à ceux qui en ont le plus besoin", grâce au fonds de soutien aux communes pour développer les activités périscolaires (373 millions d'euros), au redéploiement de l’éducation prioritaire (338 millions) ou à l'augmentation de 10% des bourses lycéennes (673 millions), des fonds sociaux (65 millions) et la création de l'aide à la recherche du premier emploi (39 millions), a-t-elle vanté.

Il confirme aussi le déploiement du plan numérique (192 millions) ou la revalorisation des carrières enseignantes, a ajouté la ministre.

Face à une droite en pleine campagne pour sa primaire en vue de 2017, Mme Vallaud-Belkacem a mis en garde contre le risque de "défaire notre tissu de service public" et, avec lui, "l'ambition de faire réussir un maximum d'élèves" ou de "transmettre les valeurs de la République" "sous prétexte d'autonomie".

Elle a aussi alerté sur le "stop and go" de recrutements.

Attention à "une volonté d'imposer à l'éducation, comme à d'autres domaines, une cure d'austérité sans précédent, si, par malheur, vous arriviez au pouvoir", a lancé Jean-Noël Carpentier (PRG), à l'unisson de certains PS.

Reprochant à la majorité son "autosatisfaction", la droite a voté contre un budget d'"approche quantitative, sectaire et idéologique" (Xavier Breton, LR), avec des "astuces comptables" sur les postes créés (Rudy Salles, UDI).

Elle a livré un réquisitoire du quinquennat sur l'éducation, de la réforme des rythmes scolaires "creusant les inégalités entre communes" à celle du collège menée "à la hussarde".

Devant une demande LR d'un rapport sur les Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation (Espe), le président de la commission de l'Education Patrick Bloche (PS) a jugé "paradoxal d'insister lourdement sur la formation des enseignants, vu le bilan du quinquennat Sarkozy" qui l'avait supprimée.

Sous l'impulsion du gouvernement, l'Assemblée a voté trois amendements introduits dans l'hémicycle.

La principale modification, liée à la réforme des rythmes scolaires, vise à garantir de manière pérenne aux communes et établissements publics de coopération intercommunale concernés par l'organisation des enseignements scolaires dérogatoires le bénéfice des aides du fonds de soutien.

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