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Des Belges étaient bloqués, comme des centaines d'autres passagers, sur des ferries assurant la liaison Douvre-Calais hier soir. Des marins en colère contre leur compagnie en liquidation judiciaire ont bloqué le port de Calais de 19h30 à 1h30, forçant de nombreux ferries à dévier leur trajectoire vers Dunkerque ou Boulogne-sur-Mer.
"Ma femme et ma fille de douze ans sont bloquées en pleine mer et je ne sais pas quand elles vont pouvoir rentrer", nous a signalé Pierre via
Pour lui et sa famille, c'était un retour de vacances qui a tourné au cauchemar. "Ma fille voulait découvrir Londres, et maintenant elle se trouve dans une mer agitée avec ma femme", explique-t-il. "La compagnie avec laquelle elles voyagent, Opportunity Travel, a déjà annoncé qu'elle ne paierait pas le logement ou les frais provoqués par une grève", précise-t-il. "C'est la panique", ajoute Pierre.
Reprise du trafic à 1h30
Il aura fallu attendre 1h30 du matin pour voir la quinzaine de marins qui bloquaient le port de Calais stopper leur action, permettant la reprise du trafic maritime en ce week-end de retour de vacances. Ils étaient tous travailleurs d'une entreprise en liquidation judiciaire. La levée du blocus, qui avait débuté quelques heures avant, a été confirmée de source syndicale, par les autorités locales et les compagnies maritimes P&O et DFDS. Le ferry dans lequel se trouvaient la femme et la fille de Pierre a donc finalement pu rejoindre la côte.
Blocage du port depuis 19h30
La Scop SeaFrance, créée sur les décombres de la compagnie maritime SeaFrance en août 2012, exploitait la compagnie transmanche MyFerryLink jusqu'à sa mise en liquidation judiciaire le 31 juillet. Dimanche, à partir de 19h30, le trafic était totalement interrompu dans le port, "par mesure de sécurité, en raison de la présence de deux chaloupes" où avaient pris place des marins, selon la capitainerie du port de Calais.
Cette manifestation qui empêchait les ferries d'accoster et de partir du port les avait obligés à dérouter leurs navires vers les ports voisins de Dunkerque pour la compagnie danoise DFDS et Boulogne-sur-Mer pour le Britannique P&O, avec à leur bord plusieurs milliers de passagers en ce week-end prolongé, lundi étant férié en Grande-Bretagne.
Le liquidateur a accédé aux demandes des marins
Les marins exigeaient d'accéder aux rampes des navires qu'ils occupent depuis des semaines pour y récupérer du matériel avec des camions, a expliqué le secrétaire général du Syndicat maritime nord (SMN, ultra majoritaire) de la Scop Eric Vercoutre. Cependant, l'entreprise étant en liquidation judiciaire, seul le liquidateur a autorité sur le matériel à bord et ne peut donner d'autorisation de débarquement sans l'avis des juges. Après de longues discussions avec l'administrateur judiciaire, leur demande a finalement été acceptée par les autorités locales.
Cette action des marins de MyFerryLink intervient juste avant une réunion à Paris pour tenter de signer le dernier protocole d'accord établi au secrétariat d'Etat aux Transports le 24 août, qui prévoit que 407 des 487 salariés de la Scop Seafrance pourraient être repris.
