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La Lorraine abandonne un projet de gare TGV après l'échec d'une consultation publique

Le président PS de la région Lorraine, Jean-Pierre Masseret, a annoncé jeudi que le projet controversé d'une nouvelle gare TGV à Vandières (Meurthe-et-Moselle) ne pouvait "pas être engagé" après la victoire du "non" lors d'une consultation publique régionale le 1er février.

"Les Lorrains ont dit majoritairement non à Vandières, point final. Cela ne peut pas se discuter en démocratie", a déclaré M. Masseret à la presse à l'issue d'une séance plénière du conseil régional.

La consultation avait très faiblement mobilisé les quelque 1,6 millions de Lorrains inscrits sur les listes électorales, avec plus de 90% d'abstention. Mais parmi les votants, 58,57% s'étaient exprimés contre cette nouvelle gare, située à moins de 20 km d'une autre gare TGV à Louvigny (Moselle), selon des résultats définitifs.

"Tout ça pour ça", a soupiré jeudi l'UMP Nadine Morano, chef de file de l'opposition de centre-droit au conseil régional, accusant M. Masseret d'avoir organisé la consultation publique par "lâcheté politique". "Aujourd'hui vous vous prenez le boomerang de votre coup politique en pleine figure", lui a-t-elle adressé en séance.

Dès 2000, les collectivités lorraines et l'Etat s'étaient engagés à prévoir une gare TGV à Vandières, petite commune entre Metz et Nancy, à l'endroit où le réseau TER croise aujourd'hui la ligne LGV Est.

Cependant en raison de contraintes techniques sur ce site, liées notamment au relief et à l'urbanisation, la création d'une gare TGV temporaire à Louvigny, en rase campagne, avait été décidée auparavant pour être dans les délais de la mise en service du premier tronçon de la LGV Est en 2007.

Bien qu'uniquement accessible par la route, la gare de Louvigny, qui a coûté près de 63 millions d'euros selon la Cour des comptes, rencontre aujourd'hui un certain succès, dépassant ses objectifs initiaux avec plus de 600.000 voyageurs par an.

Vieille promesse électorale de M. Masseret, le projet de construire Vandières avait été relancé en octobre dernier, l'Etat ayant donné son feu vert à son financement via les recettes de la taxe régionale sur les carburants (TICPE) à hauteur de 120 millions d'euros.

Mais les anti-Vandières redoutaient une facture réelle beaucoup plus salée, notamment en raison des aménagements routiers à réaliser et de la reconversion incertaine de Louvigny en gare de fret à grande vitesse. Ils critiquaient aussi le recours à une consultation publique de 300.000 euros, y voyant un "gâchis d'argent public".

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