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Des "Charlie Hebdo" vendus à plusieurs milliers d'euros sur eBay: "Certains se font de l'argent sur la mort"

Produits dérivés "Je suis Charlie", essais de dépôt de la marque, nouveau numéro de Charlie Hebdo en vente sur internet... les tentatives de récupération commerciale se multiplient depuis l'attentat mercredi dernier contre l'hebdomadaire satirique. Certains d'entre vous nous ont fait part de leur étonnement.

Alors que le nouveau numéro de Charlie Hebdo sorti mercredi est déjà épuisé dans les kiosques français et que de nouvelles vagues de réassort se feront dans les prochains jours, des centaines d'exemplaires étaient proposés sur internet pour parfois des dizaines de milliers d'euros. Le prix de vente en kiosque est de 3 euros.

Vous êtes nombreux à être indignés par ce commerce macabre, et "face à la stupidité des gens", nous a écrit Bouvry via la page Alertez-nous.

"Certaines personnes se font de l'argent sur la mort. Si je vous écris c'est parce que j'aimerais dénoncer ce genre de personnes, j'aimerais qu'elles comprennent que c'est honteux de 'jouer' là-dessus. Ce n'est peut-être qu'un ressenti mais je ne crois pas être le seul à être dégouté par cela", nous a écrit un autre lecteur, Jochris.

T-shirts, tasses, casquettes, badges,...

Depuis mercredi dernier, des vendeurs mettent aux enchères des exemplaires, comme le numéro spécial "Charia Hebdo" de novembre 2011 ou le numéro paru le jour même de l'attentat.

La vente de produits dérivés "Je suis Charlie" sur internet a connu elle aussi un fort développement en une semaine. T-shirts, tasses, casquettes, badges... les produits arborant le logo "Je suis Charlie", trois mots en blanc et gris sur fond noir, reprenant la même typographie que celle du titre du journal, ont fleuri sur les plateformes comme eBay ou Amazon.

Joachim Roncin, directeur artistique et journaliste musique au magazine Stylist, créateur du slogan, avait pourtant déclaré mercredi dernier dans un tweet que "le message et l'image sont libres de toute utilisation, en revanche je regretterais toute utilisation mercantile".

eBay et Amazon ont promis de reverser l'argent au magazine

Certains particuliers qui vendent des produits "Je suis Charlie" s'étaient engagés à ne pas chercher à tirer profit des ventes. Sur eBay par exemple, le vendeur B.b.r avait assuré que le T-shirt avec la mention "Je suis Charlie" qui coûte 13,60 euros était en "vente au prix de revient".

Face à cette multiplication d'offres, le site de vente en ligne eBay avait pour sa part promis de reverser "à Charlie Hebdo les éventuelles commissions perçues sur les (...) produits" concernés. Mercredi, le site a déclaré ne pas souhaiter "commenter plus en avant cette actualité, afin d'éviter de valoriser davantage le commerce autour de cette tragédie".

De son côté, "Amazon.fr reversera au magazine Charlie Hebdo les commissions qui seraient perçues sur les ventes de produits proposés sur sa Marketplace par des marchands tiers utilisant 'Je Suis Charlie'".

"Un commerce parallèle indigne"

Plusieurs sites ont retiré ces produits de leurs boutiques en ligne ou fermé les boutiques en ligne spécialisées "Je suis Charlie" rapidement, après des protestations d'internautes indignés. Les réseaux sociaux condamnent une "récupération": "Honte à vous de récupérer la douleur et le drame de Charlie Hebdo en vendant des produits Je suis Charlie!", poste un internaute sur la page Facebook de la plateforme de personnalisation de T-shirts, Spreadshirt.

Au vu de la célébrité de la mention, reprise lors des rassemblements et devenue l'un des hashtags (mots clés) les plus populaires sur Twitter, en figurant dans plus de 5 millions de messages postés sur ce réseau social, plus d'une cinquantaine de demandes de dépôt de marque "Je suis Charlie" ou faisant référence au slogan avaient été présentées lundi, selon une source proche du dossier.

Mais l'Institut national français de la propriété intellectuelle avait annoncé son refus d'enregistrer ces demandes car "ce slogan ne peut pas être capté par un acteur économique du fait de sa large utilisation par la collectivité".

Par ailleurs, des exemplaires du nouveau numéro de Charlie Hebdo au format numérique circuleraient en toute illégalité sur internet.

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