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Le directeur des ressources humaines d'Air France échappe de peu au lynchage: il a été mis torse nu par des salariés

La direction d'Air France a confirmé lundi que son plan de restructuration menacerait 2.900 postes, déclenchant la colère de plusieurs centaines de salariés qui ont violemment interrompu la réunion du Comité central d'entreprise (CCE). La compagnie a "fermement" condamné des "violences physiques" et son intention de porter plainte. Le directeur des ressources humaines Xavier Broseta a été violemment pris à partie, mis torse nu et a "manqué de se faire lyncher", selon un délégué syndical.

La direction d'Air France a "condamné fermement les violences physiques" qui ont eu lieu lundi lors d'un comité central d'entreprise, interrompu par l'intrusion de salariés, le DRH ayant été physiquement pris à partie selon des sources concordantes. "Une plainte sera déposée pour violences aggravées", a indiqué la direction dans un communiqué transmis à l'AFP, dénonçant "le fait d'individus isolés particulièrement violents, alors même que la manifestation des personnels grévistes se déroulaient jusqu'alors dans le calme".


"Pas loin de 1.000 personnes ont envahi le CCE"

Entre 1.000 et 1.500 salariés, selon une source aéroportuaire, s'étaient rassemblés dans la matinée devant le siège de la compagnie à Roissy pour protester contre un plan de restructuration qui menace 2.900 postes, principalement au sol. Trois syndicats représentatifs (CGT, FO, Unsa Aérien) avaient lancé un appel à la grève pour permettre au personnel de manifester. 

"Deux personnes de la direction ont été malmenées en marge"
du comité central d'entreprise, a rapporté une source interne. Selon les témoins, il s'agit du directeur des ressources humaines Xavier Broseta et du directeur d'Air France à Orly Pierre Plissonnier. Xavier Broseta "a manqué de se faire lyncher" et a dû quitter la salle en "escaladant des barrières pour se sauver", selon un délégué CGT présent. D'après lui, "pas loin de 1.000 personnes ont envahi le CCE" avant son interruption, certains ayant "arraché la chemise" du DRH qui a fini "torse nu".


"C'est du jamais vu ce qui est en train de se passer"

Bien qu'agité, le mouvement social entraînait peu de perturbations pour les clients. "L'ensemble des salariés d'Air France se sont mobilisés depuis ce week-end pour assurer à ses clients un service normal", Air France "assure l'ensemble de ses vols", indique la compagnie dans son communiqué.Un cortège a quitté le parvis du siège d'Air France pour se rendre vers les terminaux de l'aéroport, a constaté une journaliste de l'AFP. Les manifestants défilaient sur les route de Roissy en musique et à grands coups de sifflets encadrés par des camions de police. "Montrons-leur qu'on n'est pas des voyous, qu'on veut juste sauver nos emplois", criait un manifestant au micro. "C'est du jamais vu ce qui est en train de se passer", a-t-il lancé applaudi par plusieurs centaines de personnes, drapeaux syndicaux et pancartes à la main.


Sept blessés dont un grave suite aux incidents

Les incidents lundi matin lors du comité central d'entreprise (CCE) d'Air France ont fait 7 blessés dont un grave, un vigile qui a été hospitalisé, a affirmé un porte-parole de la compagnie.

Deux vigiles, dont l'un a été dans le coma mais en est sorti, figurent parmi les blessés, a indiqué un porte-parole de la compagnie. Les cinq autres blessés sont tous des salariés d'Air France, dont le DRH Xavier Broseta, Pierre Plissonnier, responsable de l'activité long courrier à Air France, et trois autres membres de la direction, a précisé le porte-parole.

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