Accueil Actu

Les actionnaires qui mangent une part toujours plus grande des salaires depuis 1980: "Dans cette courbe, vous avez tout" (vidéo)

François Ruffin, 40 ans, né à Calais, est un journaliste français connu pour ses engagements sociaux. Il écrit notamment dans le journal Le Monde Diplomatique. Mais il a aussi réalisé un film, "Merci Patron", qui sortira en salle mercredi en France. Cette sorte de Michael Moore français (le réalisateur de Bowling for Columbine ou encore Fahrenheit 9/11, ndlr) suit un couple d'ouvriers qui fabriquaient des costumes de luxe pour le groupe français LVMH. Puis, en 2007, le groupe a délocalisé la production en Europe de l'Est. C'est à l'occasion de cette sortie cinéma que François Ruffin a été invité dans l'émission On n'est pas couché, samedi soir sur France 2. Il y est venu avec un panneau et deux courbes, l'une au recto, l'autre au verso.

"Je suis venu avec une courbe", commence-t-il. Le graphique montre qu'entre 1980 et 2015, le dividende (bénéfices de l'entreprise) versé aux actionnaires, exprimé en pourcentage de la masse salariale, est passé de 4% à 13%. "C'est ce qu'on donne aux actionnaires depuis 1980. C'est la question-clé, le chiffre-clé du débat économique mais qui est complètement invisible. Comment ça se fait qu'on passe de 4% en 1980 à 13% aujourd'hui? Où sont passés les 9%? Ils sont partis chez les actionnaires", lance-t-il.

"Est-ce qu'aujourd'hui on doit faire une loi El Khomri sur le travail ou est-ce qu'il faut faire une loi qui limite les dividendes des actionnaires? C'est la question que j'ai envie de poser à Mme El Khomri, à M. Manuel Valls. Dans cette courbe, vous avez tout. Vous avez la stagnation des salaires, les emplois qui ne sont pas créés", estime François Ruffin avant de tourner son panneau et de montrer un second graphique. "Vous avez cette 2e courbe. En 1980, 40% des profits qui étaient reversés en dividendes, aujourd'hui on est à 85%. C'est-à-dire qu'il n'y a plus rien qui est laissé pour l'investissement dans les entreprises. Je ne parle même pas d'en donner aux salariés. Elles sont détruites par les actionnaires eux-mêmes", observe-t-il.

À la une

Sélectionné pour vous