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Le péage de Saint-Arnoult bloqué par des manifestants de la CFDT

Poids-lourds bloqués et trafic ralenti au péage de Saint-Arnoult-en-Yvelines, à l'ouest de Paris: vêtus de gilets orange fluo, 300 militants de le CFDT Transports ont manifesté leur colère dans la nuit de jeudi à vendredi pour réclamer au patronat de meilleures conditions salariales.

Arrivés vers 20H00 au péage des Yvelines qui dessert les directions de l'ouest et du sud-ouest, les manifestants, bonnet de père Noël clignotant sur la tête et drapeaux à la main, ont commencé à empêcher les camions de passer. Dans les deux sens, plusieurs dizaines de poids-lourds se sont rapidement retrouvés bloqués dans des files de plusieurs centaines de mètres. Certains routiers klaxonnaient pour manifester leur mécontentement.

"On va rester le temps qu'il faudra, pour que les patrons comprennent que quand la CFDT elle dit, la CFDT elle fait", a déclaré à l'AFP Thierry Cordier, secrétaire général de la fédération.

Les manifestants ont assuré vouloir rester toute la nuit.

"On est ici car la police ne voulait pas nous voir à Rungis. Leur barbaque, ils l'auront mais ils l'auront tardivement", a-t-il lancé. Le marché de Rungis avait été cité comme une cible possible des manifestants.

Les gendarmes assuraient le passage des voitures, mais le trafic était fortement ralenti.

Pour tenir toute la nuit, les manifestants ont installé un stand avec barbecue, sandwiches, sodas et bières. Et pour se réchauffer, un brasero.

- 'Automobilistes pas trop contents' -

Aux automobilistes ralentis, ils distribuaient des tracts, sous l'œil des gendarmes, qui veillaient à gérer la circulation et aussi à ce qu'aucun militant ne se trouve au milieu de la route.

Plusieurs fourgonnettes de CRS se sont positionnées quelques kilomètres plus loin à Ablis, sur une aire d'autoroute. "C'est au cas où ça dégénère avec les transporteurs bloqués", assure un porte-parole de la CFDT.

Vers 22H30, des CRS se sont toutefois rapprochés du péage.

"Les automobilistes ne sont pas trop contents. On le voit à leur ressenti", admet Jean-Claude Carpentier, un manifestant, une canette de Coca à la main. "Mais il faut bien qu'on revendique", ajoute ce transporteur parisien.

"A un moment donné, à force, il n'y a pas le choix. Si on ne bloque pas, si on ne fait pas un truc qui gène les gens, on va nulle part", renchérit Chistophe, qui ne veut pas donner son nom de famille. Ce délégué syndical francilien, à la barbe grisonnante, distribue des tracts aux automobilistes, qui ne s'arrêtent pas tous.

Il ajoute, à propos des routiers bloqués: "Y en a qui comprennent, y en a d'autres qui comprennent pas. Mais ce qu'on réclame, c'est pour tous les routiers."

En tête des routiers bloqués, Harry Cosquen transporte dans le nord de la France. "Qu'ils manifestent, je veux bien. Mais qu'ils n'empêchent pas les gens de travailler. Moi, je ne suis pas mécontent de mon salaire", dit-il.

Mais selon lui, "ce n'est le moment de manifester, vu la crise. Ce n'est pas le moment d'arrêter le travail".

La CFDT Transports, premier syndicat de la profession, avait appelé en fin de semaine dernière les salariés à bloquer des routes et des entrepôts en région parisienne, pour peser sur les négociations salariales dans les transports.

La CFDT s'était dite prête à lever son mouvement en cas de négociation rapide "et surtout sérieuse" avec le patronat, une main tendue qui n'a visiblement pas abouti.

Les négociations salariales pour 2015 sont au point mort depuis la dernière séance du 1er décembre, où la CFDT avait claqué la porte faute d'engagements suffisants de la part des fédérations patronales.

Le syndicat réclame la revalorisation du salaire minimum pour les salariés les moins qualifiés, en le portant à 10 euros.

Actuellement, un seul des quatre coefficients en vigueur dans le transport routier -celui réservé aux salariés les plus qualifiés- dépasse le Smic, fixé en 2014 à 9,53 euros.

Une prochaine réunion de négociation est fixée au 20 janvier.

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