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Les élèves français consacrent plus de temps que les autres aux fondamentaux

Les écoliers et collégiens français suivent plus d'heures de cours par an que la moyenne de leurs camarades de l'OCDE et consacrent une plus grande partie de cet emploi du temps à l'apprentissage des fondamentaux comme lire, écrire et compter, souligne l'OCDE mardi.

Chaque année, l'Organisation de coopération et de développement économiques passe au crible une trentaine d'indicateurs (temps d'instruction, salaires des profs, taille des classes, budget consacré à l'éducation...) dans ses 34 pays membres et dans des pays partenaires comme l'Afrique du sud, l'Arabie saoudite, l'Argentine, la Chine ou l'Inde.

Selon l'édition 2015 du rapport "Regards sur l'éducation", les écoliers français cumulent 864 heures de cours par an, bien au-dessus de la moyenne de leurs camarades de l'OCDE qui s'établit à 804 heures. De même, les collégiens français totalisent 991 heures de cours par an pour les enseignements obligatoires, contre 916 en moyenne ailleurs.

Si des responsables politiques appellent régulièrement à renforcer la place du "lire, écrire, compter" à l'école pour améliorer les résultats, le rapport relève que les élèves du primaire français consacrent déjà une part plus importante de leur emploi du temps à ces fondamentaux.

La France est même le pays qui réserve la plus forte proportion du temps de classe à la lecture, l'expression écrite et la littérature, qui occupent les élèves 37% du temps, contre une moyenne de 22% dans l'OCDE. C'est bien plus que dans d'autres pays salués pour leurs résultats dans Pisa, autre enquête de l'organisation: la Finlande ne dédie ainsi que 24% du temps de classe aux mêmes enseignements, la Corée du sud 22%, l'Allemagne 26%.

De même, les mathématiques représentent 21% du temps d'instruction obligatoire des écoliers français, contre 15% en moyenne dans l'OCDE (20% en Allemagne, 16% en Finlande, 14% en Corée du sud).

Au collège, les fondamentaux, y compris les langues étrangères modernes, totalisent 46% du temps d'instruction obligatoire en France, contre 39% en moyenne ailleurs.

En revanche, c'est dans l’Hexagone que les écoliers ont le moins de jours de classe, même avec la réforme des rythmes scolaires qui les a relevés à 162 par an contre 144 auparavant, à comparer à une moyenne de 185 jours dans l'OCDE.

- Plus d'argent pour les lycéens, moins pour les écoliers -

La France se caractérise également par une taille des classes supérieure avec en moyenne 23 écoliers par classe, deux de plus que dans la moyenne des pays développés. Une autre enquête de l'OCDE, Talis, indiquait que des effectifs plus importants entraînent une diminution du temps d'enseignement et "une augmentation du temps passé à maintenir l'ordre" en classe.

En 2012, la France investissait 5,3% de son PIB dans l'éducation et l'enseignement supérieur, exactement la moyenne de l'OCDE. Par niveaux d'enseignement, ces dépenses présentent néanmoins un "déséquilibre flagrant" selon le rapport, avec un investissement par lycéen 32% plus élevé que la moyenne de l'OCDE et un investissement par écolier 15% inférieur.

Autre spécificité, les professeurs des écoles français passent 30% de temps en plus devant les élèves que leurs confrères du collège, une situation qui se reproduit uniquement en Turquie.

Les instituteurs enseignent ainsi 924 heures par an: c'est 152 heures de plus que la moyenne de l'OCDE et 276 heures de plus que leurs compatriotes certifiés du secondaire.

Le salaire statutaire (hors primes et heures supplémentaires) des enseignants français, gelé depuis plusieurs années, est inférieur à la moyenne des pays de l'OCDE, qu'ils soient débutants ou qu'ils affichent 10-15 ans d'expérience.

En 2013, le salaire annuel brut des professeurs des écoles français ayant au moins quinze ans d'ancienneté s'établissait à 29.739 euros contre 36.615 euros dans l'OCDE, à 32.482 euros au collège (38.018 euros dans l'OCDE) et 32.755 euros au lycée (39.594 euros dans l'OCDE).

En incluant les primes et allocations, la rémunération des enseignants français restait inférieure de 12% à la moyenne de l'OCDE pour les instituteurs et moindre de 2% pour les profs du secondaire.

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