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Les Français face à leur destin (11/12): plongée au HAVRE, dirigée durant 40 ans par le parti communiste, aujourd'hui entre les mains de la droite

Le RTLINFO 19H poursuit son tour de France à la rencontre des électeurs par les côtes normandes. Les pêcheurs du Havre craignent pour leur avenir. Le Brexit, les quotas européens, la concurrence,… Autant de thèmes qui les interpellent. La rencontre est signée de nos envoyés spéciaux, Ludovic Delory et Xavier Preyat.

Après avoir passé 5 heures en mer, Cédric et Philippe font les comptes:  des crevettes, étrilles, des tourteaux qui seront vendus 6 euros le kilo, des homards à 35 euros. Pour les pêcheurs, les quotas fixés par l’Europe font baisser les prix. Donc pour survivre, on s’arrange. "On n’a plus le droit de pêcher, on paye des charges à tout va, mais on n’a plus le droit de pêcher", déplore Cédric Duprat, marin pêcheur. Certains trichent-ils ? "Oui, un peu quand même, il faut", répond-il.

Tout cela pour un job difficile et harassant. La concurrence des Britanniques, de l’autre côté de la Manche, donne aux pêcheurs normands une bien mauvaise image de l’Europe. "C’est un peu chiant pour nous les quotas, il faut toujours faire attention de faire plus, c’est un peu la merde. Ca bride la pêche, et à certains moments ça ne vaut pas du tout le coup. D’un sens ça peut être bien, mais d’un sens, c’est chiant", ajoute Philippe Monnier, marin pêcheur.

L’Angleterre est partout dans la rade. Le ferry quotidien rappelle la proximité des voisins qui, avec le Brexit, viendront concurrencer frontalement les ports de la Manche et de la Mer du Nord. Alors, l’Europe, elle est sur toutes les lèvres. Comme dans les programmes présidentiels. Christian Lenoir, alias El Miro, 30 ans de pêche et de plaisance, analyse froidement les propositions des candidats antisystème.

"C’est leur problème, ils vont semer leur merde partout, comme ils font d’habitude", explique cet ancien pêcheur, qui se considère un peu "apolitique": "Quand on entend des guignols pareils, on se demande. Un coup c’est oui, le lendemain c’est non, c’est pas bon".

Stalingrad-sur-Mer a été dirigée durant 40 ans par le parti communiste. A présent, les porte-conteneurs évoquent la mondialisation capitaliste. Théâtre de grèves régulières des dockers, le 2e port de France est aujourd'hui entre les mains de la droite.

Le Havre est naturellement ouverte vers la mer, mais elle souffre énormément de la concurrence des autres grands ports européens. Son avenir, elle doit le chercher du côté de la plaisance : les yachts, les paquebots, ou bien du côté d’autres grands partenaires commerciaux.

Voici un retraité heureux. Jérôme passe son temps libre sur la mer. "Elle est calme", lance-t-il dans un sourire. Embarquement avec un Havrais de naissance pour évoquer l’avenir du port et de la Ville face à la concurrence intra-européenne : "Ils améliorent au fur et à mesure, pour que ça décharge encore plus vite" explique Jérôme Devaux. La politique actuelle ne l'intéresse plus. A l’âge de l’insouciance, il revient sur le passé communiste du Havre. Et sur les bouleversements survenus à la tête de la municipalité.

"Ce qui a été fondé par les communistes, ça a disparu, parce qu’il y avait de moins en moins de monde, ils perdaient de l’argent, donc ils ont changé complètent".

La promenade attend ses visiteurs. Dans les docks, Jean-Luc Mélenchon a triomphé en meeting avec sa France insoumise. Son passage au Havre lui a permis de renverser la tendance dans les sondages.

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