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Les Français face à leur destin (4/12): notre journaliste à STRASBOURG, où beaucoup ignorent pour qui ils vont voter

Tous les jours, jusqu'au premier tour de la Présidentielle, nous donnons la parole aux Français dans les 4 coins du pays. Après le Mans, hier, notre équipe s'est rendue à Strasbourg, ville de l'indécision… De nombreux habitants ignorent encore pour qui ils voteront. Nos envoyés spéciaux Nathanaël Pauly et Emmanuel Tallarico ont pris la température pour le RTL INFO 19H.

Strasbourg, capitale de l’Alsace. Son centre historique est classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Une ville à découvrir à pied, à vélo ou à bord d’un bateau mouche. Sophie est capitaine de l’un d’entre eux. A 28 ans, elle a déjà 10 années de navigation derrière elle, mais la prochaine vague politique qui approche, elle ne sait pas encore comment la négocier. "Chaque candidat fait des promesses qu’il ne tient pas, et on a pu voir ces dernières années que la France coule petit à petit, donc beaucoup pensent qu’on ne s’en sortira pas, qu’on vote l’un ou l’autre, ça ne changera pas", confie-t-elle.

Au pied de la cathédrale Notre-Dame, Olivier s’offre une pause. Ce Réunionnais travaille ici depuis quelques mois dans la restauration. Mais ce qu’il ne digère pas, c’est ce qu’il appelle l’assistanat de la société. A 37 ans, il ira donc voter pour la première fois. "On est trop assistés par ce gouvernement où il y a des gens qui ne travaillent pas et qui veulent avoir cet argent facilement", estime-t-il.

Strasbourg est un symbole de la construction européenne. La ville héberge notamment le siège du parlement européen, le conseil de l’Europe, où encore le palais des droits de l’Homme. De nombreux Strasbourgeois revendiquent clairement le statut de capitale de l’Union européenne. Une Europe aujourd’hui très critiquée et qui divise la population et les candidats à l’élection présidentielle.

A quelques mètres du Parlement européen, un quartier est composé d’anciennes maisons sociales. Ici, beaucoup d’habitants veulent que la France reste dans l’Union européenne, mais certains ne cachent pas leur scepticisme. "Les jeunes se posent des questions. Il y en a beaucoup. Qui est vraiment l’Europe ? Qu’est-ce que l’Europe va nous apporter, nous proposer à l’avenir", réagit un habitant. "Dans le monde d’aujourd’hui, heureusement qu’il faut se serrer les coudes entre Européens pour avoir un peu de poids sur la scène internationale", dit une femme. "C’est très bien l’entraide comme ça, quel est le retour ? C’est la question que je me pose", dit un homme.

Strasbourg est une ville internationale, et une université réputée. Les étudiants y affluent du monde entier, plus de 100 nationalités sont représentées. Julie et Camille ont 20 ans, et s’apprêtent à se rendre aux urnes pour la première fois, mais se sentent contraintes de voter "utile". "Je n’ai pas l’impression que j’ai le droit de vraiment pouvoir voter ce que je veux, parce qu’il y a des personnes qu’on ne veut vraiment pas voir devenir président ici, et je ne me sens pas vraiment libre. Je me sentirais limite plus libre de voter blanc", dit une Camille. "Ils viennent tous des mêmes écoles, les mêmes formations, les mêmes parcours, et je pense qu’il y a vraiment un blocage de la part de jeunes, on ne se sent pas du tout représentés", explique Julie.

Dans la septième ville la plus peuplée de France, au cœur d’une région qui penche traditionnellement plus à droite, le décalage entre la population et les représentants politiques n’a sans doute jamais été aussi important, à l’heure d’un choix décisif pour l’avenir du pays, celui d’élire un nouveau président.

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