Accueil Actu

Les maires en congrès pour obtenir l'arrêt des baisses des crédits de l'Etat

La baisse des dotations financières de l'Etat, jugée insupportable par les élus, sera au centre du 99e congrès des maires de France, qui s'ouvre mardi à Paris et doit s'achever jeudi avec une intervention très attendue de François Hollande.

L'Association des maires de France (AMF), qui rassemble plus de 95% des maires et présidents d'intercommunalités toutes tendances confondues, met depuis plusieurs mois la pression sur l'exécutif pour obtenir la révision du volume et du calendrier des ponctions programmées en 2017 (3,7 milliards d'euros).

Plus de 10.000 personnes sont attendues en trois jours Porte de Versailles, pour ce grand rendez-vous annuel qui avait dû être reporté en novembre 2015 après les attentats de Paris. L'acheminement des congressistes risque cette fois d'être perturbé par les grèves dans les transports.

Pour ce dernier congrès avant l'élection présidentielle de 2017, le président de l'AMF, François Baroin (Les Républicains), promet "une mobilisation historique".

Avec pour principal enjeu, le bras de fer autour de la baisse des dotations de l'Etat aux collectivités. Après une première baisse en 2014, le gouvernement a mis en œuvre une nouvelle diminution des dotations aux collectivités de 11 milliards d'euros de 2015 à 2017, dans le cadre de sa politique d'économie budgétaire. "Insoutenable" pour les élus locaux, qui réclament l'abandon de la dernière tranche de 3,7 milliards prévue en 2017. M. Baroin a appelé le président, samedi dans Le Monde, à "mettre un terme" à la baisse des dotations.

La baisse des crédits de l'Etat a en effet provoqué une chute de l'investissement des communes, passé de 200 milliards d'euros pour l'ensemble des communes sur la période 2001-2007 à 130 milliards sur 2014-2019, selon l'AMF. Une baisse aux graves conséquences sur l'emploi, notamment dans les travaux publics.

Pour équilibrer leur budget, les maires sont de plus en plus contraints d'accroître la pression fiscale ou de réduire les services aux citoyens.

"La bonne décision, qui ne peut relever que du chef de l'Etat, c'est de tenir compte de l'intensité de l'effort produit" par les communes et d'"arrêter les frais", martèle François Baroin, avec le soutien de l'ensemble des associations d'élus communaux.

- Soulager les finances des communes -

Bercy ayant maintenu son objectif de réduction des versements aux collectivités, les maires s'en remettent à François Hollande attendu en clôture du congrès. Pour les élus, le président ne peut pas venir les mains vides, mais l'abandon de la 3e tranche de 3,7 milliards d'euros est loin d'être acquise. L'hypothèse d'un étalement des baisses de dotations est également évoquée à l'AMF, pour soulager les finances des communes.

Dans l'entourage du chef de l'Etat, on se dit conscient que les collectivités ont fait des efforts depuis plusieurs années, sans plus de précision sur ce qu'il pourrait annoncer. A un an de la présidentielle, l'Elysée veut éviter de donner l'impression de distribuer l'argent public et de laisser filer les comptes.

Un sondage Odoxa diffusé avant le congrès montre que 80% des Français considèrent que leurs maires font encore trop de dépenses inutiles et une majorité (55%) estime qu'ils pourront très bien faire face aux baisses de dotations.

Après la traditionnelle journée des élus de l'Outre-mer lundi, à la veille de l'ouverture officielle, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, inaugurera mardi le Salon des maires et des collectivités, le rendez-vous économique de la sphère publique locale. Selon l'AMF, la dégradation des finances des communes françaises grève en effet leur capacité à contribuer au plan de relance européen par l'investissement, dit plan Juncker.

Un débat sera également consacré à la lutte contre la désertification médicale et le non remplacement des professionnels de santé. Mercredi, les élus discuteront aussi des conséquences pour les communes de l'arrivée des migrants, en présence de Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur. La détection de la radicalisation ou la transformation numérique des territoires sont également au programme.

À la une

Sélectionné pour vous