Accueil Actu

Les résultats des élections coupent la France en deux: "Il y a une double démarcation"

Pour nous aider à décrypter les résultats du second tour, le politologue Pascal Delwit était l’invité du RTL INFO 13H ce lundi.

Une carte indique quel candidat est arrivé en tête dans chaque département. On a vraiment l’impression que la France est aujourd’hui coupée en deux. L’ouest a voté majoritairement Macron et l’est et le nord ont voté Marine Le Pen.

"Il y a une double démarcation", souligne Pascal Delwit. "Une démarcation est-ouest d’abord: la façade maritime a voté beaucoup plus Macron et à gauche, tandis que la façade orientale a tendance à voter beaucoup plus pour Marine Le Pen", explique le spécialiste.
Une différences entre les grandes et petites villes

"Mais quand on va dans chaque département, on observe aussi que les grandes villes ont voté massivement soit pour Macron, soit pour Mélenchon et pour la gauche de manière plus générale", ajoute Pascal Delwit. "En revanche, en périphérie de ces grandes villes ou dans les petites villes, c’est beaucoup plus pour l’extrême droite"

Si on observe de plus près les votes pour les extrêmes – gauche ou droite – on dépasse les 40% des suffrages, c’est énorme. "Nous sommes à 41% des suffrages si nous ne prenons que Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. En ajoutant Poutou, Arthaud ou même Dupont-Aignan, on est à quasiment 50% des voix."


Un rejet du monde politique "traditionnel" ?

"Je crois qu’il y a un rejet très clair du parti socialiste et du quinquennat de François Hollande", pointe Pascal Delwit. "Pour Les Républicains, je pense qu’il faut attendre les législatives pour avoir une certaine "confirmation" car il y a quand même la donne spécifique autour de François Fillon et des affaires. Mais indépendamment de cela, on peut quand même observer que les deux grands partis – comme en Autriche il y a quelques mois – sont absents du second tour."


Une influence pour les futures élections en Belgique

Justement, ces deux grands partis traditionnels qui ne sont pas au second tour, c’est historique. Est-ce que ce changement de paysage pourrait avoir une influence en Belgique ? Est-ce que de nouveaux partis pourraient émerger chez nous?

"Ce qu’il se passe en France est la traduction de ce qu’on observe partout ailleurs en Europe et même en Belgique, car en 2014, le premier parti la N-VA est un parti qui a vu le jour en 2002, qui en 2003 faisait 4 ou 5% des voix", rappelle le professeur en sciences politiques à l’Université libre de Bruxelles. "Le paysage politique européen est bousculé en de nombreux endroits. Il change. Ce qu’il s’est passé en France en est une illustration. La question qui se pose, au-delà du second tour de l’élection présidentielle, est de savoir si cela va se traduire également aux élections législatives. Ça, c’est une question plus ouverte".


Restons prudents!

On verra dans les prochains scrutins en Belgique aussi, si ce genre de choses peut s’observer également. "On a déjà une grande fragmentation mais pour le moment, les observations sont des intentions de vote", explique Pascal Delwit. "Il faut rester prudent, mais on pourrait observer une éventuelle plus grande fragmentation du paysage politique belge."

À la une

Sélectionné pour vous