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Loi travail: le conflit entre la CGT et le Medef se déplace sur le front judiciaire

La réponse du berger à la bergère: le Medef a appelé mardi les entreprises touchées par les blocages liés à la fronde contre la loi travail à porter plainte pour "délit d'entrave à la liberté du travail", répliquant à la CGT qui veut attaquer son président Pierre Gattaz pour diffamation.

"Face à la persistance d'une démarche assumée et revendiquée de blocage de l'économie française, le Medef incite toutes les entreprises de France dont le fonctionnement est perturbé voire paralysé par ces blocages, à déposer plainte au titre de l'article 431-1 du Code pénal qui prévoit le délit d'entrave à la liberté du travail", écrit l'organisation patronale dans un communiqué.

Le Medef précise avoir mis en place "une cellule de crise (...) prête à accompagner les entreprises souhaitant s’engager dans cette démarche".

Quelques heures auparavant, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, avait annoncé que son syndicat avait décidé de porter plainte contre M. Gattaz pour diffamation après ses propos très polémiques parus lundi dans le Monde.

Dans un entretien accordé au quotidien, le patron des patrons dénonçait l'attitude de la CGT et appelait à "ne pas céder au chantage, aux violences, à l'intimidation, à la terreur", à des "minorités qui se comportent un peu comme des voyous, comme des terroristes".

"C'est un appel à l'insurrection contre la CGT, en tout cas à des violences contre la CGT", a déclaré M. Martinez lors d'un déplacement à Fougères (Ille-et-Vilaine), ajoutant: "On en a déjà subi" et évoquant "un militant de la CGT qui est entre la vie et la mort à Marseille".

Une menace qui ne semble pas avoir intimidé M. Gattaz, qui a réitéré ses propos dans le communiqué.

"On ne peut plus accepter les actions qui conduisent à bloquer l'économie, à empêcher nos salariés de se déplacer, à rajouter de la difficulté à la difficulté", déclare-t-il.

"Ces méthodes de voyous ne sont plus acceptables", ajoute-t-il, disant regretter "que le Medef n'ait pas la capacité à agir directement contre ces actions scandaleuses".

Dénoncées par M. Martinez et par le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, les déclarations de M. Gattaz au Monde ont aussi suscité des réactions indignées dans le monde politique, en particulier à gauche.

Mardi, le Premier ministre Manuel Valls a jugé que ces propos n'étaient "pas acceptables". La ministre du Travail, Myriam El Khomri, a dénoncé de son côté l'"outrance" des propos de M. Gattaz, les jugeant "choquants, bien évidemment", tout en soulignant qu'il y avait "eu aussi parfois de Philippe Martinez des mots qui ont été durs de la même manière".

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