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Loi travail: une charge policière en marge de la manifestation à Rennes fait plusieurs blessés

Une charge policière, menée à l'aide notamment de véhicules de police, de lacrymogènes, puis de coups de matraque pour empêcher des manifestants contre la loi travail d'accéder à la rocade de Rennes, a fait plusieurs blessés, a constaté un journaliste de l'AFP.

Selon les informations obtenues auprès des étudiants opposés à la loi travail, cinq d'entre eux ont été pris en charge aux urgences pour des coups de matraque, et un cinquième va rester en observation pour la nuit.

Bousculé lors de la charge de la police, peut-être par un coup de bouclier, il a expliqué à l'AFP s'être alors blessé à l’œil en tombant dans un fossé.

Plusieurs journalistes ont aussi reçu des coups de matraque, a constaté l'AFP.

"Je me suis pris un coup de matraque sur la tête. Heureusement que j'avais un casque sinon je serais à l'hôpital. Sur mon casque est bien écrit +Presse+, donc c'était tout à fait délibéré", a notamment témoigné Vincent Feuray, photographe indépendant, qui a assisté ensuite à des coups portés sur d'autres confrères vidéastes.

Le Club de la presse de Rennes et de Bretagne a condamné dans un communiqué "fermement ces atteintes à la liberté d'exercer son métier, et rappelle solennellement que les journalistes ne sont pas des cibles".

Alors que la manifestation "officielle" contre la loi travail s'était terminée sans incident notable devant la préfecture en début d'après-midi, plusieurs centaines de manifestants ont continué à défiler en se dirigeant vers la rocade de Rennes.

Après un jeu du chat et de la souris dans le quartier Villejean à l'ouest de Rennes, environ 300 manifestants ont investi la N12, sur une portion permettant d'accéder à la rocade.

C'est à ce moment qu'une charge a eu lieu, peu avant 15H00: environ cinq camionnettes de la police ont roulé en direction des manifestants, sans ralentir, pour les disperser.

Les policiers ont ouvert les vitres des véhicules pour vaporiser au passage de grandes quantités de gaz lacrymogène et de bombe au poivre sur les manifestants. Les véhicules ne se sont arrêtés qu'après avoir traversé la foule.

Puis plusieurs dizaines de membres des forces de l'ordre ont alors pourchassé les manifestants pour achever la dispersion, à grand renfort de coups de matraque.

Les blessés ont été constatés à l'issue de ces deux charges.

A la mi-journée, plus d'un millier de manifestants (syndicat Sud et étudiants), 950 selon la préfecture, étaient partis du centre de Rennes vers la préfecture Beauregard, à l'est de la ville.

En tête de manifestation, quelques jeunes arboraient un maquillage simulant des blessures sanguinolentes avec du ruban adhésif noir sur la bouche et les poignets entravés par de fausses menottes.

Sur le passage, quelques manifestants cagoulés ont jeté de la peinture rouge sur une agence bancaire.

Ils ont ensuite attendu à proximité de la préfecture un deuxième cortège de plus de 200 manifestants composé des autres syndicats opposés à la loi travail qui tenaient depuis 08H00 un barrage filtrant en périphérie de Rennes.

Ce deuxième cortège est arrivé vers 13H00 à la hauteur de la préfecture, tirant des pétards, des fumigènes et faisant résonner des sirènes devant le cordon de gendarmes protégeant la préfecture.

C'est après cette réunion des deux cortèges que plusieurs centaines de personnes de cette manifestation ont pris la direction de la rocade en vue de la bloquer.

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