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Blocages: l'approvisionnement en carburant s'améliore

Manuel Valls a promis de poursuivre les déblocages en recevant samedi à Matignon les pétroliers et les transporteurs, faisant état d'une amélioration de l'approvisionnement en carburant, même si les perturbations se poursuivent.

"Ma responsabilité comme chef du gouvernement, c'est de faire en sorte que les Français puissent s'approvisionner en essence, que les entreprises ne soient pas pénalisées par des blocages", a affirmé le Premier ministre face à des lecteurs d'Aujourd'hui en France/Le Parisien.

"Donc nous continuerons avec détermination à évacuer", a promis M. Valls qui a réitéré ces propos lors d'une réunion en fin de matinée à Matignon avec les pétroliers et les transporteurs, faisant le point sur l'approvisionnement en carburant, fortement perturbé depuis une semaine par la fronde contre le projet de loi travail.

"La situation ce matin est une situation qui s'améliore, une situation dans laquelle, dans certaines régions, nous sommes presque revenus à la normale et dans d'autres, nous restons très attentifs", a indiqué le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies, après la réunion.

Mais "nous ne pouvons pas parler d'une crise qui est terminée", a-t-il admis.

"Sur les deux dernières journées, on a considérablement amélioré la situation, même si elle reste assez tendue dans certains secteurs", a confirmé le président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP), Francis Duseux.

- "Pas de retrait" de l'article 2 -

M. Valls a laissé la "porte ouverte" à des discussions sur la loi travail mais s'est empressé de réitérer qu'il ne toucherait pas à l'article 2. Celui-ci consacre, dans la plupart des cas, la primauté de l'accord d'entreprise sur la convention de branche en matière d'aménagement du temps de travail, au grand dam des opposants au projet qui craignent l'instauration d'un "code de travail par entreprise".

"Il n'y aura pas de retrait du texte, pas de retrait de l'article 2 qui vise à décentraliser le dialogue social parce que c'est le coeur de ce texte de loi", a-t-il répété.

Au sein de la gauche, une cinquantaine de députés PS "frondeurs", écologistes et du Front de gauche ont écrit à François Hollande pour lui demander "d'agir sans attendre pour une sortie de crise" tenant compte "de l'opposition majoritaire en France" au projet de loi.

Selon un sondage Tilder/LCI/Opinionway, 66% des Français pensent que le gouvernement doit retirer le texte.

Les hôteliers et restaurateurs se sont aussi alarmés d'"annulations importantes" à Paris et dans le Grand Ouest, en raison des mouvements de grève et des problèmes de carburant de ces derniers jours.

En France continentale, tous les dépôts pétroliers bloqués ont été libérés, sauf celui de Gargenville (Yvelines), selon le secrétariat d'Etat aux Transports.

En revanche, six des huit raffineries du pays étaient toujours à l'arrêt ou au ralenti samedi.

- La situation s'améliore à la pompe -

Du côté des stations-service, la situation s'est améliorée depuis jeudi. Chez Total un peu moins d'un tiers (659) des 2.200 stations étaient en difficulté, contre 815 jeudi.

Dans le nord-ouest, la préfecture de l'Eure a fait état d'une "très nette amélioration des stocks de carburants" avec "seulement 15% des stations du département" fermées ou en difficulté, tandis que le préfet des Côtes-d'Armor a abrogé un arrêté restreignant la vente de carburants.

En Auvergne-Rhône-Alpes, c'est le statu quo avec toujours 464 stations en rupture ou difficulté sur 1780, selon la préfecture. La situation pourrait se gâter lundi notamment pour les entreprises de la vallée de la chimie.

En revanche, les préfets de Corse-du-Sud et de Haute-Corse ont imposé vendredi soir des limitations par jour et par véhicule et interdit la distribution de carburant dans des récipients portables.

Les opposants à la loi travail sont loin de baisser les bras. L'intersyndicale (CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef, Fidl, UNL) a ainsi appelé "à poursuivre et amplifier les mobilisations", avant la prochaine journée nationale d'action le 14 juin.

En attendant, la grève a été reconduite jusqu'à lundi aux terminaux pétroliers du Havre qui alimentent notamment les aéroports parisiens d'Orly et Roissy en kérosène. Mais le gouvernement a imposé un service minimum, permettant une reprise partielle des expéditions d'hydrocarbures.

Les vannes restent fermées dans les terminaux pétroliers de Marseille, où l'arrêt de travail des personnels a été prolongé jusqu'à mardi.

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