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Marine Le Pen ouvre son université d'été sous la menace de venue de son père

Marine Le Pen ouvre samedi à Marseille une université d'été axée sur les régionales et la crise migratoire, mais qui risque d'être perturbée par l'encombrant Jean-Marie Le Pen, décidé à s'y inviter malgré son exclusion du Front national.

Officiellement, la cité phocéenne va être le théâtre de deux jours de travail intensif, avec 2.000 personnes attendues pour le discours de clôture de la présidente du FN dimanche à 15h15.

Au menu très étoffé de ce rendez-vous de rentrée, "mondialisme", questions régaliennes (dont une table ronde "Communautarismes, Islamisme, Terrorisme") ou régions, avec le micro ouvert pour tous les ténors frontistes.

Marine Le Pen a indiqué à l'AFP vouloir évoquer les "crises" que la France doit affronter, notamment en termes de "santé, immigration, fondamentalisme, islamisme, mais aussi la réforme territoriale, l'agriculture... L'ensemble de ces crises est hors contrôle, le gouvernement et l'UMP (désormais Les Républicains) n'ont aucune solution et en portent la responsabilité".

Samedi doivent notamment s'exprimer Florian Philippot, le bras droit de Marine Le Pen, en début d'après-midi, où encore Marion Maréchal-Le Pen, tête de liste en Paca, vers 18h00.

Celle-ci a indiqué vendredi vouloir "poursuivre l'héritage" de Jean-Marie Le Pen dans cette région, dont il est élu à plusieurs titres (européen, régional) tout en n'espérant de sa part aucun "parasitage".

Le parti voudrait bien que ce rendez-vous soit l'occasion d'apparaître en ordre de marche pour les régionales mais Jean-Marie Le Pen devrait occuper de nombreux esprits.

Il entend non seulement s'exprimer samedi lors d'un déjeuner-débat où se réuniront tous ses soutiens locaux, mais se rendre aussi à l'université d'été du FN, parti qu'il a co-fondé et dont il est pourtant exclu depuis le 20 août.

Lydia Schenardi, élue dans les Alpes Maritimes démissionnaire du FN et soutien de M. Le Pen, a indiqué à l'AFP vendredi qu'"après le repas, les participants se retrouveront pour un défilé de soutien et amical autour de Jean-Marie Le Pen, en direction du Parc Chanot", où se tient l'université d'été.

- Crainte de troubles -

"(Sa) présence n'est pas souhaitée parce qu'il est exclu. Mais s'il souhaite forcer physiquement le passage, nous ne l'empêcherons pas de rentrer", a indiqué sa fille à l'AFP.

Reste que quelques cadres craignent des troubles. Une intime de M. Le Pen assure qu'il ne souhaite pas "créer d'incident".

"Ca va être un bordel innommable", s'inquiète un soutien de Marion Maréchal-Le Pen, qui essaie de se tenir à l'écart du conflit familial.

Une personne ne devrait à coup sûr pas assister aux débats: une journaliste de Médiapart s'est vue refuser son accréditation.

D'autres éléments sont annonciateurs de tensions: le FN aura recours à son service de sécurité habituel mais aussi à une société de sécurité privée pour garantir la tranquillité des "débats" internes. Certains craignent des conflits entre les deux services, le premier étant réputé plus fidèle à Jean-Marie tandis que le second est dirigé par un proche de Marine.

Deux rassemblements d'opposants au Front national sont aussi prévus dans la cité phocéenne.

Alors, le FN va-t-il réussir son week-end et se montrer prêt pour les régionales ? "C'est pas gagné", s'inquiète un ténor.

Sur le terrain pour ravir à la gauche la présidence de la région Paca aux élections de décembre, Christian Estrosi (LR) profite d'ailleurs de ce moment difficile chez les frontistes pour tenter de discréditer le "discours de haine" de Marion Maréchal-Le Pen.

La crise interne, "ça meuble pour ITélé et BFMTV, mais ça n’est pas un sujet pour les Français", dit-on pourtant dans l'entourage de Marine Le Pen.

D'autres soucis guettent en outre le FN, qui est convoqué la semaine prochaine par les juges d'instruction dans l'enquête sur le financement de plusieurs de ses campagnes électorales, une audition à l'issue de laquelle le parti risque d'être mis en examen.

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