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Mélenchon, critiqué à gauche, fait sa rentrée dimanche à Toulouse

Satisfait de voir les choses s'accélérer dans la course à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon fait sa rentrée dimanche à Toulouse quelques jours avant la publication d'un livre et sous les critiques de la gauche.

Entre 500 et 600 militants de "La France insoumise", le mouvement créé par l'ancien patron du Parti de gauche pour soutenir sa candidature à la présidentielle, sont attendus dimanche pour un pique-nique et un discours de rentrée "très large", selon son entourage.

Ce rendez-vous est le prélude à la publication de "Le Choix de l'Insoumission" le 8 septembre au Seuil et de l'organisation en octobre de la première convention nationale du mouvement, avec l'objectif de se structurer et de mettre la dernière main au programme.

Parmi les grands thèmes que le député européen a commencé à distiller dans différents entretiens dans les médias cette semaine, la sortie des traités européens, la critique de l'argent qu'il voit comme "la cause de tous nos maux", mais aussi les flèches envoyées à ses potentiels futurs concurrents.

A ce titre, s'il a fustigé mardi le "programme de guerre sociale" présenté selon lui par le nouveau candidat à la primaire de la droite, Nicolas Sarkozy, son adversaire préféré reste François Hollande, qu'il accuse d'avoir "gâché et même volé la victoire de 2012".

Mais il a également observé l'arrivée dans la compétition de trois anciens ministres de François Hollande: Cécile Duflot, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg.

"Je suis le bulletin de vote stable et sûr", a plaidé mercredi Jean-Luc Mélenchon dans Le Monde, convaincu qu'en combattant François Hollande dans son propre camp, "ils travaillent pour moi". De même, le co-fondateur du Parti de gauche est-il confiant dans le vote communiste, un quart environ des militants s'étant prononcé au printemps pour le soutenir.

- "Pas de populisme de gauche" -

Mais les positions sur l'immigration qu'il a développées dans Le Monde fâchent à gauche. Interrogé sur l'accueil en France des réfugiés qui se pressent aux portes de l'Europe, M. Mélenchon rappelle n'avoir "jamais été pour la liberté d'installation".

"Est-ce que, s'il venait 10.000 médecins s'installer en France, ce serait une chance ? Oui", poursuit-il, reconnaissant être "parfois" favorable à une politique des quotas.

"Quand les gens arrivent, il faut une politique humaine et les traiter dignement", nuance le candidat mais "l'urgent est qu’ils n'aient plus besoin de partir de chez eux. Je suis pour la régularisation des travailleurs sans papiers mais pas pour le déménagement permanent du monde, ni pour les marchandises ni pour les êtres humains", argumente-t-il.

Des déclarations vivement critiquées aux journées d'été d'Europe Ecologie-Les Verts à Lorient. "Il n'y a pas de populisme de gauche", commente David Cormand, le secrétaire national du parti. "Jean-Luc Mélenchon n'est ni raciste ni xénophobe mais il veut reconquérir un électorat qu'il considère lui être acquis et qui est parti au Front national, en lui donnant des gages", regrette-t-il.

"Plus la gauche déporte le débat sur la droite, plus les autres se radicalisent", estime Cécile Duflot. "Mais où est son discours de Marseille?", interroge-t-elle à propos de la dernière prise de parole publique du candidat du Front de gauche en 2012 où il défendait l'immigration et le vivre ensemble "tourné vers la Méditerranée".

"Nous pensons qu'il faut aborder la question de l'immigration de manière positive et offensive", a également observé le secrétaire national du parti communiste venu à Lorient participer à une table-ronde sur la loi travail. "Il ne faut pas se laisser impressionner par ceux qui veulent nous faire renoncer à cette ambition là, le monde de demain est un monde de migration et de mobilité", poursuit l'ancien allié de M. Mélenchon.

Mais dans l'aile droite du PS aussi la critique est vive. Sa volonté de sortir des traités européens, "fait qu'il s'éloigne (...) fondamentalement de ce que peut être une candidature de gauche, fût elle une gauche contestataire", a ainsi estimé Jean-Marie Le Guen, proche de Manuel Valls.

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