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Meurtre d'Océane: perpétuité requise en appel contre Nicolas Blondiau

L'avocat général a requis vendredi la réclusion criminelle à perpétuité à l'encontre de Nicolas Blondiau, jugé en appel depuis jeudi devant la cour d'assises du Vaucluse pour le meurtre et le viol d'Océane en novembre 2011 et qui a de nouveau exprimé des remords.

L'avocat général Bernard Marchal a, en revanche, laissé à l'appréciation de la cour l'incompressibilité de la peine.

"Ce n'est pas une peine de vengeance que je vous demande, mais une interrogation. Avez-vous la certitude au regard de ce que Blondiau a dit, au regard de ce que les experts ont dit, qu'il ne récidivera pas?" a demandé le magistrat.

"Si vous n'êtes pas en mesure de réponse +non+ à ces deux interrogations, alors vous confirmerez la première condamnation", a-t-il conseillé aux jurés.

La cour d'assises de Nîmes avait prononcé en décembre 2013 la perpétuité réelle à l'encontre de Nicolas Blondiau qui avait enlevé Océane alors qu'elle allait chercher un jeu vidéo, le soir du 5 novembre 2011, chez un ami de la famille qui habitait à 160 m de son domicile, dans le quartier ancien de Bellegarde.

Après l'avoir violée, étouffée et poignardée, il avait abandonné son corps au pied d'un olivier, à trois kilomètres du village.

"Vous voyez M. Blondiau, vous pourrez faire appel dix fois, cent fois, essuyer tous les bancs des cours d'assises, il y a dans la vie des choses définitives, il y a des actes irréparables", a dit l'avocat général, s'adressant à l'accusé qui est resté tout le temps des débats la tête baissée.

"Je ne viens pas vous demander de l’indulgence, de la clémence, je viens vous demander une peine qui soit juste", a plaidé, en défense de Nicolas Blondiau, Me Jean-Pierre Cabanes.

L’avocat a demandé aux jurés d’écarter la perpétuité réelle "pour ce garçon qui n’a rien fait avant, qui est un médiocre, un lâche, parce qu’il n’entre pas dans la catégorie extrême des ces ex-condamnés à morts que sont les tueurs en série".

"C’est un meurtrier, un violeur d’occasion qui a agi selon un facteur qui est un mystère toujours obscur", a ajouté Me Cabanes, pour qui "ce procès est un double enfer".

- 'Cela ne la ramènera pas' -

Mutique et hagard au premier procès à Nîmes en raison de son lourd traitement médical, Blondiau s'est montré plus disert, même s'il a rechigné à détailler le déroulement du crime.

"Si je pouvais donner ma vie pour faire revenir Océane, je l'aurais fait sans hésitation. Je suis vraiment désolé d'avoir ôté la vie d'Océane", a déclaré l'accusé, réitérant vendredi les remords exprimés jeudi.

"Je la fais monter dans ma voiture. C'est là que je suis parti dans mon délire, je me suis emballé", a-t-il raconté plus tôt.

"Pourquoi je l'ai fait, pour l'instant je ne sais pas, mais j'ai envie de savoir et les parents d'Océane ont aussi envie de savoir", a-t-il ajouté, mains jointes derrière le dos, barbe finement taillée et cheveux coupés ras.

Il a indiqué qu'il voyait une psychologue et une psychiatre en détention pour comprendre son passage à l'acte.

"Il me fait véritablement peur, Nicolas Blondiau, parce qu'aujourd'hui, trois ans deux mois et vingt-cinq jours après, nous n'avons pas l'ombre d'une explication", a confié lors de sa plaidoirie l'avocate des parents d'Océane, Me Béatrice Lobier-Tupin.

"Il peut être désolé, ça ne la ramènera pas", a chuchoté à la barre vendredi matin la mère de la fillette, Erika Luna.

Le père de l'enfant a écouté en larmes sa compagne raconter "le rayon de soleil" qu'était Océane, une enfant "joyeuse tout le temps" qui "me manque tous les jours".

Le verdict est attendu vendredi dans la soirée.

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