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Mondial-2023 de rugby: le match France-Afrique du Sud renversé ?

En retard, elle peut encore l'emporter: la France entend sortir vainqueur des urnes face à l'Afrique du Sud, recommandée par World Rugby, et l'Irlande, mercredi lors du vote d'attribution de la Coupe du monde 2023, qui se tiendra un an avant les JO-2024 de Paris.

En début d'après-midi à Londres, 39 voix départageront les trois candidats lors d'un scrutin à deux tours qui reste incertain malgré le soutien apporté le 31 octobre aux Sud-Africains par l'organe maître du rugby mondial.

Ce mardi-là, World Rugby avait provoqué un petit séisme en plaçant en tête de son rapport d'évaluation l'Afrique du Sud, "clairement identifiée comme un leader" pour l'attribution de l'événement qu'elle a déjà accueilli en 1995.

Une conclusion qui avait déclenché l'ire de Bernard Laporte, président de la Fédération française de rugby (FFR), et de Claude Atcher, directeur de la candidature française, qui n'avaient cessé depuis des mois de répéter que la France, pays organisateur en 2007, possédait le meilleur dossier.

- '52 morts par jour' -

Se sont-ils mis à dos l'Anglais Bill Beaumont et l'Argentin Agustin Pichot, N.1 et 2 de la Fédération internationale, par excès de confiance?

Le rapport d'experts internes et externes fourmillait en tout cas selon eux d'incohérences, notamment sur les infrastructures, où la France est moins bien notée que l'Afrique du Sud alors que l'Hexagone dispose de stades rénovés ou construits pour l'Euro-2016 de football et d'un parc hôtelier de premier plan.

Les deux hommes forts de la candidature française ont aussi attaqué sous l'angle de la sécurité, stupéfaits que les deux pays soient classés à égalité "alors qu'il y a 52 morts (meurtres, NDLR) par jour en Afrique du Sud". "C'est un truc de fou!", s'est emporté Laporte dans un entretien à l'AFP.

Et de coucher par écrit ces récriminations dans un courrier officiel adressé à World Rugby, lui demandant de modifier le rapport.

En vain. L'instance s'est d'abord dite "préoccupée" par ces critiques, également formulées par l'Irlande, avant d'apporter des "clarifications" et d'ordonner, par la voix de Beaumont, la clôture des débats.

Place aux bulletins de vote dorénavant, une nouvelle bataille qui sied à Laporte, homme de terrain. "Ce n'est pas aux salariés (de World Rugby) de voter, c'est aux élus. C'est là-dessus que nous allons insister auprès des présidents de fédération," avait-il rappelé.

- Tour du monde -

Ce sont eux qu'il aura donc fallu convaincre ces deux dernières semaines.

Surtout les indécis ou ceux qui, devant le retard annoncé des Irlandais, pourraient décider de changer de décision avant le premier tour ou le second, si jamais l'Irlande, qui n'a jamais organisé la Coupe du monde, n'y participait pas.

L'autre grande question est de savoir si les votants suivront aveuglément les recommandations de World Rugby, ce qu'a d'ores et déjà annoncé faire Steve Tew, le président de la Fédération néo-zélandaise.

L'occasion pour Mohed Altrad, dont le groupe est devenu l'hiver dernier le sponsor officiel de la candidature française, d'évaluer l'utilité du véritable tour du monde qu'il a financé pour Laporte (Géorgie, Mongolie, Singapour, Japon...) afin de rassembler les voix.

Les deux hommes ont depuis été mis en cause pour le contrat privé qui les liait. Laporte attend d'ailleurs le résultat de l'enquête diligentée à son encontre par le ministère des Sports pour des soupçons de favoritisme.

En décembre 2016, l'ex-sélectionneur (2000-2007) et Secrétaire d'Etat aux sports (2007-2009) avait créé la surprise en renversant le président sortant de la FFR Pierre Camou, à l'issue d'une campagne de terrain tournée vers le monde amateur.

Un nouveau succès dans les urnes serait un véritable tour de force et une bouffée d'air frais pour la FFR, dont la vitrine, le XV de France, est en plein marasme sportif et dont le nombre de licenciés baisse (- 16.500 en 2016-2017).

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