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Mondiaux de judo: Teddy Riner, un big boss qui doit se préserver à un an des JO

Intouchable avec ses 8 titres mondiaux historiques, Teddy Riner n'a pas d'adversaire à sa mesure à un an des jeux Olympiques de Rio, et sa priorité sera de se préserver pour éviter à la fois la blessure et le relâchement.

Samedi à Astana, le colosse français a écrit la plus belle page de l'Histoire des championnats du monde en confirmant son invincibilité sur les +100 kg pour la 7e édition de suite (8 titres au total avec celui de 2008 toutes catégories, un record). Il a marqué son territoire avant le rendez-vous olympique où il visera un 2e titre consécutif après celui de 2012 à Londres.

"Teddy continue à être le patron. Là, il a pris de la maturité, il s'impose vraiment en big boss", analyse pour l'AFP son entraîneur en équipe de France, Franck Chambily.

La performance a été quelque peu gâchée par l'absence de plaisir, du propre aveu de Riner. La faute à un manque de sensations, conséquence d'une saison fortement perturbée par les blessures, devenues monnaie courante depuis plus de deux ans.

- Coup de tournevis -

La blessure est le risque majeur à un an des Jeux de Rio, d'autant que l'accumulation de petits pépins entache la préparation.

En avril 2013, Riner a commencé avec une pubalgie pour enchaîner sur une blessure à l'épaule gauche. En septembre 2014, il se fait opérer de l'épaule gauche avant de connaître plusieurs pépins physiques. En février, c'est une opération au coude droit et un mois plus tard, une blessure au pied droit.

Autre exigence pour Riner en cette année pré-olympique: rester concentré sur ses obligations de sportif de haut niveau. Le colosse est une star, jouit de plusieurs contrats de partenariat et est à ce titre très sollicité.

"Tous les grands champions ont besoin d'être un peu drivés. Il est tellement sollicité en extra-sportif qu'il peut bifurquer et tomber dans la facilité. Mais moi je ne le lâche pas", lance Chambily, qui insiste sur la nécessité pour son champion d'avoir plus de régularité et de constance dans le rythme de ses entraînements.

"Le fait qu'il soit hors normes fait qu'il n'a pas une vie comme les autres, et forcément il ne s'entraîne pas comme les autres. Mais on est à un an des jeux Olympiques et il faut remettre un coup de tournevis de tous les côtés", argue Chambily, qui connaît bien Riner puisqu'il le suit depuis 11 ans.

- 'La guerre' -

Un manque de constance à l'entraînement peut en effet se ressentir sur le poids du phénomène de 2,03 m.

Sa force est d'être rapide et agile. Or, plus il grossit, moins il est véloce: c'est là qu'il peut se mettre en danger. Quand il ne s'entraîne pas, il mange et grossit. Aux Jeux de Londres en 2012, il pesait quelque 130 kg. A Astana, il faisait 141 kg.

Un écueil dont Riner se dit conscient. "Je suis travailleur. Je fais la part des choses. Parfois je suis un peu débordé, j'en suis conscient. Franck le dit: c'est toujours l'entraînement qui est prioritaire. A partir du moment où je respecterai toujours ça, il n'y a pas de raison que ça s'arrête", reconnaît le champion.

"Comme c'est quelqu'un d'intelligent et qui sait ce qu'il veut, l'année olympique sera certainement un élément déclencheur pour qu'il puisse s'entraîner de manière constante", se rassure son entraîneur.

D'autant que le Guadeloupéen de 26 ans a une capacité exceptionnelle à se mobiliser pour le jour J, même s'il doit combattre sur une jambe comme ce fut les cas à l'Euro-2014. Et comme il l'a dit lui-même à un an des Jeux: "L'année prochaine ça va être la guerre".

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