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Nemtsov: l'assassinat politique, une méthode "dépassée", selon un journal chinois

L'assassinat politique est une méthode "dépassée", a estimé lundi un quotidien officiel chinois, dans un éditorial condamnant le meurtre de l'opposant russe Boris Nemtsov, qualifié de "coup sévère porté à l'unité russe".

"L'assassinat de dirigeants de l'opposition est un acte particulièrement insensé parce que l'indignation qu'il suscite ne peut que renforcer l'opposition au lieu de l'affaiblir", a commenté le Global Times, quotidien du Parti communiste chinois (PCC).

Boris Nemtsov, ancien vice-Premier ministre et adversaire déclaré du président Vladimir Poutine, a été abattu vendredi près du Kremlin.

"L'assassinat politique est le plus honteux des actes. C'est une stratégie dépassée et rarement employée dans le monde moderne et civilisé", a jugé le quotidien chinois.

"La société chinoise a hâte de voir une Russie stable sous le règne de Poutine", ajoute le journal, selon lequel l'assassinat de Boris Nemtsov "a porté un coup sévère à l'unité russe".

Des propos repris en partie à son compte lundi par Mme Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Pékin "condamne résolument" cet assassinat, a-t-elle indiqué à l'occasion d'un point de presse régulier, tout en rappelant aussitôt qu'il s'agissait d'une "affaire intérieure russe".

Interrogée quant à l'impact d'une éventuelle instabilité politique russe sur les relations entre Pékin et Moscou, Mme Hua s'est dite confiante dans la capacité des autorités russes "à maintenir la stabilité à l'intérieur" du pays.

Régulièrement alliées au Conseil de sécurité de l'ONU, les deux puissances cherchent à développer une coopération économique plus étroite, notamment depuis les sanctions occidentales contre la Russie.

L'assassinat de Nemtsov est "une calamité pour la culture russe" dont "certaines forces pourraient faire un usage politique", s'alarmait cependant le Global Times, pour qui la communauté internationale "doit soutenir les autorités russes dans leur enquête".

L'opposant ne jouissait que d'une "influence limitée" et son meurtre "va contre la logique politique ordinaire", poursuivait le journal.

Pour sa part, en Chine, le PCC ne tolère aucune opposition politique et emprisonne systématiquement les Chinois qui contestent ouvertement le régime de parti unique.

Les conflits en son sein avaient tourné à la quasi-guerre civile durant la décennie de la révolution culturelle (1966-76), faisant des centaines de milliers de morts.

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