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Nice et Avignon parmi les villes à accueillir de nouvelles prisons

Certains maires ont le sourire, d'autres font la grimace: le ministre de la Justice a dévoilé jeudi les villes d'implantation de 21 des 33 nouveaux établissement pénitentiaires promis en octobre par l'ancien Premier ministre Manuel Valls pour lutter contre la surpopulation carcérale.

Parmi les principaux sites figurent Nice (650 places), Narbonne (500 places), Angoulême (400), Montpellier (500), Rennes (550), Nantes (300), Cherbourg (200), Pau (500), Perpignan (400), Colmar (550), Toulon (200), Fréjus (650) ou encore Avignon (400 places).

Le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas s'est félicité de l'avancée du projet sans toutefois minimiser les difficultés rencontrées auprès des élus pour trouver des terrains dans certaines métropoles, comme Marseille ou Strasbourg, ou en Ile-de-France, déjà dotée de neuf maisons d'arrêt et où aucune proposition viable n'a pour l'instant été trouvée.

"En quatre mois et demi, nous disposons de 21 terrains techniquement solides, politiquement assumés et financièrement accessibles. Le travail se poursuit avec les collectivités pour en trouver 12 autres dont 7 en Ile-de-France mais aussi à Lyon, à Marseille, en Guadeloupe ou en Guyane", a résumé le ministre devant la presse.

"La difficulté n'a pas été de choisir entre une bonne et une mauvaise solution mais de trouver un juste équilibre entre des contraintes", a fait valoir M. Urvoas évoquant quatre critères de choix: "La volonté des élus, la proximité des tribunaux, les contraintes de l'administration pénitentiaire et le coût de l'opération.

Un budget de 1,15 milliard d'euros d’autorisations d'engagements a été prévu pour lancer le plan estimé à 3 milliards d'euros.

"Il y aura forcément des déceptions, des frustrations, des étonnements", a concédé le ministre assurant qu'il y avait plus de maires demandeurs qu'hostiles à l'implantation d'une prison sur leur commune.

Tel n'est pas le cas du maire DVD de Saint-Laurent-du Var (près de Nice), Joseph Ségura, qui a dénoncé sur France Bleu Azur une opération "purement politique".

"Ce projet est une pure fumisterie car aujourd'hui nous dépendons de Grasse et on aurait pu avoir une extension de cette prison à Grasse (...) donc je demanderai un rendez-vous avec le nouveau ministre du prochain gouvernent dans une trois mois pour revoir la copie", a-t-il ajouté.

Le député LR de la Manche Philippe Gosselin a dénoncé quant-à-lui le choix de Cherbourg au détriment de Saint-Lô pour la future nouvelle prison. "C'est un cadeau de départ de M. Cazeneuve à Cherbourg. C'est une décision totalement politique et totalement arbitraire", a-t-il affirmé.

- 'Après la présidentielle' -

Le lancement de ce programme immobilier pénitentiaire avait été annoncé le 6 octobre par Manuel Valls. Il faisait suite à un rapport sur l'encellulement individuel, un principe inscrit dans la loi depuis 1875 mais jamais respecté.

Dans ce rapport, le garde des Sceaux estimait que pour atteindre l'objectif de 80% de détenus en cellule individuelle, il faudra construire d'ici 2025 entre 10.309 et 16.143 cellules.

Au 1er janvier, la population carcérale était de 68.432 personnes écrouées pour 58.681 places de prison, soit un manque de 9.751 places et l'on dénombrait encore 1.638 matelas au sol.

Outre 32 maisons d'arrêt et un centre de détention, le plan gouvernemental prévoit la création de 28 "quartiers de préparation à la sortie" avec la réhabilitation de douze sites pénitentiaires et la construction de seize autres pour lesquels 230 millions d'euros ont été débloqués.

Sur ce second programme destiné à accueillir des courtes ou des fins de peines, Jean-Jacques Urvoas a annoncé avoir déjà trouvé 7 terrains, représentant 720 places, à Rouen, Caen, au Mans, à Grenoble, Lille, Noisy-le-Grand et à Marseille.

Interrogé par l'AFP sur la pérennité de son programme après la présidentielle, le ministre s'est voulu rassurant.

"Qu'est-ce-qui pourrait rendre ce plan fragile? Que les élus locaux n'en veuillent plus mais tous ont validé les terrains. Que le nouveau président décide de l'interrompre? Je n'ai vu aucune candidat défendre cela et s'il le faisait, je me ferais un devoir de lui transmettre la liste des établissements en surpopulation", a-t-il assuré.

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