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Nouvelle attaque au cri "Allahou Akbar" en France: la piste terroriste se précise

Un automobiliste, probablement déséquilibré, a "délibérément" blessé 11 passants dimanche à Dijon au cri d'"Allahou Akbar", au lendemain d'une attaque contre des policiers d'Indre-et-Loire également par un homme criant "Dieu est le plus grand" en arabe. Selon Le Figaro, il s'agirait bien d'un acte terroriste.

"L'homme, né en 1974, présente le profil d'un déséquilibré et serait suivi en hôpital psychiatrique" mais ses revendications "semblent encore floues", a déclaré à l'AFP une source proche de l'enquête. Ce quadragénaire connu de la police pour des faits de droit commun remontant aux années 1990 a été interpellé au terme d'une course-poursuite au volant d'une Clio et placé en garde à vue, ont précisé des sources policières. Selon les témoignages recueillis par la police, l'homme, vêtu d'une djellaba, "a crié ‘Allahou Akbar’ et a dit avoir agi pour les enfants de Palestine".


Il roulait dans Dijon et écrasait des passants les uns après les autres

"Vers 20 heures, à Dijon, un véhicule a délibérément percuté des passants, en plusieurs endroits de la ville", a détaillé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. La scène a duré près d'une demi-heure. "Neuf personnes ont été légèrement blessées et deux autres sérieusement mais leur pronostic vital ne semble pas engagé", selon une source policière. Sur un carrefour du centre-ville, près de la place Wilson où des victimes ont été renversées, quelques traces de sang, recouvertes de sable par les pompiers, témoignaient encore de la violence de l'incident, ont constaté dimanche soir des journalistes de l'AFP.

Des victimes et leurs familles ont été accueillies aux urgences du CHU le Bocage, dont l'entrée a été refusée aux journalistes dans la nuit.Le Premier ministre Manuel Valls a exprimé sa "solidarité à l'égard des victimes" et son "soutien aux familles".


L'acte aurait été prémédité et il aurait voulu s'attaquer à des policiers et des militaires

Selon Le Figaro, la piste terroriste se précise. L’homme aurait en effet prévu de s’attaquer à des policiers et à des militaires. L’acte aurait été prémédité, en effet, il aurait déclaré aux enquêteurs avoir prévu de prendre avec lui une réserve de médicaments pour ses troubles psychologiques suffisante pour tenir 96 heures, la durée maximale de garde-à-vue en cas de terrorisme. Des perquisitions devaient être réalisées et le parquet anti-terroriste pourrait donc être saisi.


Un drame qui en suit un autre

C'est au même cri d'"Allahou Akbar" qu'un jeune d'une vingtaine d'années a attaqué samedi au couteau des policiers du commissariat de Joué-lès-Tours, en Indre-et-Loire, blessant trois d'entre eux avant d'être abattu par les forces de l'ordre. Ce Français né au Burundi et converti à l'islam, Bertrand Nzohabonayo, "n'était pas connu autrement que pour des faits de délinquance", a déclaré Bernard Cazeneuve, tandis que son frère était fiché pour ses positions radicales et pour avoir, un temps, envisagé de partir en Syrie. La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête sur l'attaque du commissariat, qui s'oriente vers l'islamisme radical. Il y a "quelques jours", l'agresseur de Joué-lès-Tours avait en effet "manifesté sa radicalisation", en affichant sur son compte Facebook "un drapeau" du groupe djihadiste Etat islamique (EI) actif en Syrie et en Irak, selon le ministre.

L'EI encourage les candidats au jihad à lancer des attaques contre les "infidèles", militaires, policiers ou même civils. Ces appels sont régulièrement relayés par des vidéos de propagande sur des sites djihadistes, la dernière ayant été diffusée cette semaine. La France avait été nommément citée comme cible par l'organisation djihadiste après le début des frappes françaises en Irak.


Les mosquées de France condamnent

Dans un communiqué, l'Union des mosquées de France (UMF) a condamné cette agression contre la police, "un des symboles de notre pays", appelant "les jeunes Français à ne pas se tromper d'ennemi et de combat".


Le risque est grand en France

Le risque d'attentats islamistes commis en France, notamment par des djihadistes de retour de Syrie ou des individus isolés autoradicalisés, est pris très au sérieux par les services français. Depuis l'été 2013, cinq "projets d'actions terroristes" djihadistes ont été déjoués en France, selon le gouvernement. Alors que plus de 1.200 Français ou personnes résidant en France sont impliquées dans les filières jihadistes vers la Syrie ou l'Irak, un chiffre qui "a doublé depuis le début de l'année", les autorités craignent notamment que certains, à leur retour, ne déclenchent des opérations. A l'instar du Français Mehdi Nemmouche, soupçonné d'avoir perpétré la tuerie du Musée juif de Bruxelles qui avait fait quatre morts fin mai.

En mars 2012, l'islamiste radical de 23 ans Mohamed Merah avait tué sept personnes dont trois enfants dans la région de Toulouse en se réclamant du jihad, avant d'être abattu dans son appartement. Un an plus tard, fin mai 2013, un Français de 22 ans converti à l'islam et radicalisé avait blessé à la gorge un militaire dans le quartier d'affaires de la Défense, près de Paris.

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