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Trente ans requis pour le meurtre d'un travailleur social à Nantes en 2015

Trente ans de réclusion criminelle ont été requis jeudi à l'encontre d'un homme jugé devant les assises de Loire-Atlantique pour avoir tenté d'assassiner son ancienne compagne et d'avoir tué un éducateur qui s'était interposé dans les locaux de la protection de l'enfance à Nantes en mars 2015.

L'avocate générale, Sophie Husson, a demandé à la cour d'assortir cette peine d'une période de sûreté de 20 ans et de prononcer le retrait total de l'autorité parentale de Florin Safta, un Roumain de 36 ans, sur sa fille, et son interdiction définitive du territoire français.

M. Safta comparaît depuis le 14 septembre pour homicide volontaire au préjudice d'une personne chargée d'une mission de service public, ainsi que pour tentative d'assassinat et menaces de mort réitérées à l'encontre de son ancienne compagne, qui s'est constituée partie civile.

Le 19 mars 2015, il s'était rendu, ivre et en possession de cinq couteaux de cuisine achetés le jour même, dans les bureaux du Service social de protection de l'enfance (SSPE), situé près du palais de justice, où il devait voir sa fille alors âgée de quatre ans, en présence d'un éducateur, dans le cadre d'un droit de "visite médiatisée" fixée par un juge des enfants.

Dès l'arrivée de son ex-compagne à l'accueil du SSPE, M. Safta avait sorti un couteau, "un couteau de boucher, énorme" et s'était jeté sur elle, lui portant des coups, a rappelé l'avocate générale. L'éducateur de 49 ans s'était interposé et avait tenté de le repousser, recevant plusieurs coups de couteau, dont un, fatal, au niveau de la carotide.

Face à la "détermination et l'intensité du coup, il n'y avait "aucune issue possible (pour le travailleur social), coincé dans un local photocopieur", a souligné la magistrate.

M. Safta avait ensuite pourchassé son ex-concubine à l'extérieur du bâtiment, jusque sur la terrasse d'un restaurant, lui assénant quatre coups de couteau avant d'être maîtrisé par des clients. Elle a reçu une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à 13 mois.

"Ce carnage est le résultat d'un projet criminel construit. (...) M. Safta voulait tuer, M. Safta a tué", a lancé l'avocate générale.

Son ancienne compagne, qui avait dénoncé des menaces de mort trois jours avant les faits, "avait raison d'avoir peur d'être tuée car M. Safta y pensait depuis une semaine", a ajouté Mme Husson.

Condamné en 2012 pour des menaces de mort avec un couteau et des violences volontaires sur la mère de sa fille, Florin Safta a passé "au total 14 ans derrière les barreaux, dix à l'étranger, quatre en France. Quel échec", a commenté l'avocate générale, déplorant les "dénégations" et "l'absence de repentance" de l'accusé tout au long de son procès.

Le verdict est attendu en fin de journée.

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