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Peine de deux mois de prison confirmée en appel pour le négationniste Vincent Reynouard

La cour d'appel de Paris a confirmé mercredi la condamnation à deux mois de prison pour complicité de contestation de crime contre l'Humanité, en récidive, du négationniste Vincent Reynouard, pour un article paru en mai 2011 dans l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol.

Le 27 mai 2011, Rivarol avait publié un article de Vincent Reynouard, intitulé "Lettre ouverte aux défenseurs de DSK". Il établissait un parallèle entre les accusations d'agression sexuelle dont Dominique Strauss-Kahn a fait l'objet à New York, soulignant des "anomalies dans la version officielle", et la Shoah.

"Le révisionnisme m'a appris qu'il peut y avoir des apparences trompeuses et des versions officielles dont la solidité reste illusoire", écrivait Reynouard.

En première instance le 7 mai 2015, le tribunal correctionnel de Paris avait souligné que "l'auteur de l'article suggère que l'extermination des juifs européens par les nazis pourrait (...) ne pas avoir eu lieu".

Les premiers juges avaient également sanctionné un autre passage de l'article, dans lequel l'auteur commençait par affirmer qu'il pourrait citer "des dizaines" d'"étrangetés et anomalies".

Enfin, les prévenus avaient été relaxés pour un troisième passage.

La cour d'appel, devant laquelle M. Reynouard n'était ni présent ni représenté, a intégralement confirmé l'analyse des premiers juges.

Ces derniers avaient également condamné le directeur de la publication du journal, Fabrice (dit Jérôme) Bourbon, à 2.000 euros d'amende avec sursis, condamnation dont il n'avait pas fait appel.

Se revendiquant "national-socialiste", Vincent Reynouard, 46 ans, a déjà purgé un total de deux ans de prison.

Cet ancien enseignant a notamment été condamné à un an de prison et 10.000 euros d'amende en 2007 pour la diffusion d'une brochure contestant l'Holocauste.

Il avait récemment obtenu la saisine du Conseil constitutionnel, qui a validé le 8 janvier le texte de loi qui réprime la contestation des crimes contre l'Humanité commis pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Le directeur de Rivarol a quant à lui déjà été condamné à sept reprises pour diffamation, contestation de crime contre l'Humanité, provocation à la discrimination ou à la haine raciale, injures publiques aggravées, notamment pour avoir publié des propos antisémites.

Condamnations qu'il porte "comme des décorations", a-t-il coutume de dire devant les juges.

Mais celles-ci ont été prononcées à partir de décembre 2011, si bien que son casier judiciaire était vierge au moment de la publication de l'article. M. Bourbon n'était donc dans cette affaire pas considéré comme en état de récidive légale.

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