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Plus belles les Vosges ! Une terre de tournage inattendue

"Silence, s'il vous plaît! Moteur demandé... Ça tourne!". Dans un chalet en bois, perché sur les hauteurs de Gérardmer (Vosges), l'équipe de la série "Zone Blanche" filme ces jours-ci les dernières scènes de la saison 2.

Comme pour la première saison en 2016, la majorité des plans de cette fiction policière de France 2 est tournée dans les Hautes-Vosges. Le choix du cadre s'est rapidement imposé, selon Vincent Mouluquet, le producteur.

"Durant les repérages, nos deux réalisateurs sont tombés amoureux de l'endroit, chose que j'ai partagée. On a finalement peu investigué. Nos premiers déplacements se sont faits dans les Vosges et on y est resté", raconte-t-il.

Les subventions apportées par les collectivités ont aussi pesé. Pour la première saison, le département des Vosges a apporté une aide de 60.000 euros, pour des retombées locales estimées à 5 millions d'euros.

"C'est une vraie volonté du conseil départemental de promouvoir les Vosges et de faire feu de tout bois", explique son président, François Vannson. "Nous apportons un soutien financier et nous avons les infrastructures qui nous permettent d'accueillir les équipes de tournage dans de bonnes conditions. Nos décors, naturels, sont très recherchés. On est dans l'air du temps", sourit-il.

"Les Vosges, c'est devenu une mini-mode", confirme un des membres du bureau d'accueil des tournages du Grand Est. "Avant, les Vosges, on ne les voyait pas à l'écran. Grâce à des projets comme +Zone Blanche+, tout le monde sait maintenant qu'il y a des paysages particuliers", dit-il.

Depuis 2016, d'autres équipes ont posé projecteurs et caméras dans le département: les longs-métrages "Marvin ou la belle éducation" d'Anne Fontaine et "Nos Patriotes" de Gabriel Le Bomin, ou encore la série "Aux Animaux la guerre" de Frédéric Bruneel, diffusée prochainement sur France 3.

- Accueil et confort des équipes -

Cet engouement n'étonne pas le producteur de "Zone Blanche". "Ici, personne n'avait vu de tournage depuis les Grandes Gueules !... On avait l'envie de se distinguer. On recherchait une forme d'exotisme", dit Vincent Mouluquet.

Selon lui, l'accueil des instances a joué. "À Gérardmer, la municipalité nous a facilité mille choses. C'est important quand vous arrivez avec toute une caravane: des bureaux pour la production, des locaux pour les décors, ce sont des infrastructures conséquentes. Si vous avez un relais sur place dynamique et efficace, c'est un confort phénoménal", détaille-t-il.

"Il y a une attention intense sur l'accueil des tournages", note le président de la commission culture du Grand Est, Pascal Mangin, qui veut "amplifier et accompagner" ce mouvement.

Avec la région Grand Est, partenaire du festival international du film fantastique de Gérardmer, la politique audiovisuelle s'inscrit dans une dynamique globale: alors que le budget tournait autour de 2,6 millions d'euros en 2015, il atteint 4,8 millions en 2018.

"On va passer les 5 millions l'année prochaine", se réjouit Pascal Mangin. On a l'habitude de parler des régions qui ont une grande histoire avec les tournages comme les Hauts-de-France et l'Auvergne-Rhône-Alpes. Mon objectif c'est d'être dans le peloton de tête. Il faut que l'on développe notre filière, notre organisation", souligne-t-il.

Les Vosges ont récemment signé un partenariat avec le Grand Est pour bénéficier d'une aide du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) pendant trois ans.

Désormais, quand le département dépensera deux euros dans l'aide à la production cinématographique, le CNC reversera un euro supplémentaire.

En l'occurrence, le conseil départemental des Vosges a proposé une enveloppe de 100.000 euros à destination du fonds d'accueil du bureau des tournages du Grand Est. "Ce partenariat va permettre aussi d'avoir une connaissance plus intime des projets et d'être une force de proposition", ajoute M. Mangin.

Avant la fin de l'année, d'autres tournages sont déjà prévus dans les Vosges, notamment le long-métrage "Perdrix" d'Erwan Le Duc et un court-métrage, "Sergueï", de Lucas Fabiani.

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