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Plusieurs milliers de salariés défilent contre la loi Macron à Paris

"Macron, patrons, même combat" ont scandé lundi plusieurs milliers de manifestants à Paris pour protester contre le projet de loi pour la croissance et l'activité, et notamment l'extension du travail dominical, débattu à l'Assemblée nationale, a constaté une journaliste de l'AFP.

Ils étaient 9.000, selon les organisateurs, 2.600, selon la police.

"Quand on n'a pas assez d'argent pour acheter à manger, ou se vêtir du lundi au vendredi, je ne vois pas pourquoi on en aurait plus le samedi ou le dimanche. Parlons du pouvoir d'achat, et là on aura du monde autour de la table", a déclaré à l'AFP Philippe Martinez, pressenti pour prendre la tête de la CGT.

Dans le cortège ont également défilé le leader du NPA, Olivier Besancenot, et le candidat du Front de gauche à la présidentielle de 2012 Jean-Luc Mélenchon qui souhaite "l'échec de la loi Macron" et espère "que le vote des Grecs va faire réfléchir le gouvernement".

Derrière une banderole de tête proclamant "Pacte de responsabilité, austérité, projet Macron, non à la régression", les manifestants ont défilé du boulevard Haussmann, près des grands magasins, jusqu'à la place de La Madeleine à l'appel des syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires d'Ile-de-France et du Clic-p, l'intersyndicale du commerce parisien.

"Chez Carrefour Market, nous sommes ouverts 7 jours sur 7. Le volontariat n'existe pas et il y a de vraies pressions sur les salariés qui ne peuvent que dire oui pour travailler le dimanche", a dénoncé auprès de l'AFP Mohamed Faraj de Suresnes (Hauts-de-Seine).

Outre les salariés du commerce, qui manifestent depuis des mois contre le travail dominical, beaucoup de salariés de différents secteurs étaient présents: banques, assurances, imprimeries, justice, agents des services publics...

Opposés aux mesures remettant en cause les professions réglementées, des employés en grève du greffe du tribunal de commerce de Paris étaient également venus en nombre pour protester contre la loi Macron. "Notre salaire est en danger. Le projet de loi prévoit que toutes les formalités soient gratuites", a déploré Françoise Leest, employée de greffe à Paris depuis 36 ans.

"Cette loi fourre-tout va entraîner une casse sociale, et ce sont les employés qui vont payer", a estimé Michel, salarié chez un huissier dans le Val-de-Marne.

De son côté, la CGT des ingénieurs et cadres a dénoncé un amendement instaurant dans le code du commerce une notion de secret des affaires, un moyen pour "museler les lanceurs d'alerte, syndiqués isolés ou représentants du personnel".

A Toulouse, quelque 200 personnes ont manifesté lundi midi à l'appel de la CGT, de la FSU et de Solidaires, selon un photographe de l'AFP.

"Rien n'est bon dans le Macron, dit-on pour résumer, parce que c'est une loi d'austérité pour les salariés et de liberté pour les patrons", a affirmé à l'AFP le secrétaire général de l'union CGT en Haute-Garonne, Cédric Caubère.

Des manifestants contestaient aussi la libéralisation des professions réglementées du droit, en assurant que "15.000 postes" seraient "supprimés dans le notariat".

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