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Policier blessé: le complice du braqueur mis en examen pour tentative de meurtre

Le braqueur complice du malfaiteur en cavale qui a grièvement blessé un policier lundi en Seine-Saint-Denis, provoquant un vif émoi dans la police et un débat sur les permissions de sortie des détenus, a été mis en examen vendredi pour "tentative de meurtre" et écroué.

Cet homme de 24 ans originaire de Bobigny était au volant de l'utilitaire blanc pris en chasse par des policiers de la Brigade anticriminalité (BAC) de Saint-Denis, avertis que deux malfaiteurs venaient de commettre un braquage dans un entrepôt à Saint-Ouen.

D'après les premiers éléments de l'enquête, un des braqueurs est sorti de son véhicule, immobilisé par deux voitures de police lui barrant la route, et a fait feu avec une arme automatique sur les agents de la BAC, qui ont riposté. Dans la fusillade, un policier a été gravement blessé à la tête et au cou et se trouvait toujours vendredi dans un état critique. Egalement touché, ce braqueur, qui était fiché pour radicalisation et n'était pas rentré en prison d'une permission accordée en mai, est décédé peu après.

Celui qui était resté au volant s'est, lui, rendu. Il a reconnu en garde à vue sa participation au braquage.

Il a été mis en examen par un juge d'instruction pour "tentative de meurtre sur un fonctionnaire de la police nationale", "vol en bande organisée et avec usage d'une arme" et "association de malfaiteurs en vue de commettre un crime", a annoncé le parquet de Bobigny.

Selon le parquet, le mis en examen a été condamné à cinq reprises entre 2007 et 2012 par le tribunal pour enfants et le tribunal correctionnel, notamment pour des faits de vols aggravés commis entre 2006 et 2012.

- Escortes pour les détenus en permission? -

Ce fait divers a suscité un vif émoi dans la police, d'autant que le policier blessé, un père de famille de 36 ans, est lui-même fils et frère de policier. Une collecte, qui avait rassemblé vendredi près de 18.000 euros, a été organisée par le commissariat de Saint-Denis pour aider ses proches à financer leur séjour auprès de lui pendant son hospitalisation.

La permission de sortie accordée au tireur a notamment provoqué des critiques virulentes des syndicats de police qui ont dénoncé des "décisions irraisonnées" et demandé "des comptes" à la ministre de la Justice Christiane Taubira. Les principaux syndicats de gardiens de la paix et d'officiers ont d'ailleurs appelé à un "rassemblement" mercredi prochain devant le ministère de la Justice à Paris et devant les tribunaux en province.

Pressée d'agir, la garde des Sceaux a dit mardi envisager la mise en place d'escortes pour certains détenus en permission, y compris pour "des motifs de maladie grave ou de formalité administrative suite à un décès". L'auteur des coups de feu avait obtenu une permission du centre pénitentiaire du Réau en Seine-et-Marne pour accomplir des formalités liées au décès de son père.

Emboîtant le pas à sa ministre, le président de la République François Hollande a affirmé mercredi "la nécessité" de réfléchir à une évolution de la législation, "en particulier sur les libérations conditionnelles".

Des déclarations "politiciennes", qui ont été rejetées par le syndicat de police Alliance (majoritaire). "Nous voulons que les délinquants qui sont en prison y restent et que soient mises en oeuvre des peines planchers non aménageables pour les récidivistes et les agresseurs de policiers ou de gendarmes", a expliqué son secrétaire général adjoint, Frédéric Lagache.

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