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Policiers en colère: Hollande reçoit les syndicats

François Hollande reçoit mercredi les syndicats de policiers, dix jours après le début du mouvement de colère hors cadre syndical qui se poursuit avec un rassemblement des protestataires devant l'Assemblée nationale.

Le président rencontre à l'Elysée les syndicats de police à 18H00, puis le Conseil de la fonction militaire de la gendarmerie à 19H30. Le Premier ministre Manuel Valls, les ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas participeront également aux rencontres.

De leur côté, les policiers protestataires demandent aussi une rencontre avec François Hollande ou Bernard Cazeneuve "sans les syndicats", faute de quoi les manifestations "continueront tant qu'(ils) ne seront pas reçus", a assuré l'un d'eux mardi à l'AFP.

Ils se sont donné rendez-vous à 14H00 devant l'Assemblée nationale. Il s'agit du premier rassemblement en journée à Paris, après ceux nocturnes quasi quotidiens depuis celui du 17 octobre sur les Champs-Elysées, qui avait lancé le mouvement, quelques jours après l'agression violente aux cocktails Molotov contre quatre policiers dans l'Essonne. L'un d'eux, grièvement brûlé, est toujours hospitalisé.

Considéré justifié par 91% des Français, selon un sondage Ifop pour Atlantico, le mouvement, sans leader ni porte-parole désigné mais animé par des collectifs sur les réseaux sociaux ou par SMS, a fait tache d'huile.

Outre Paris, des manifestations nocturnes se déroulent chaque soir dans différentes villes, rassemblant quelques dizaines à quelques centaines de personnes, parfois avec des pompiers, des gendarmes, et aussi des infirmières. C'était encore le cas mardi soir à Nancy, Rennes, Brest, Toulouse, Marseille ou Béziers (Hérault).

Manuel Valls s'est dit mercredi "évidemment choqué" par ces manifestations, mais a assuré qu'il fallait "entendre les forces de l’ordre".

- "la loi permet à un policier de se défendre" -

Auprès du chef de l'Etat, les syndicats devraient réclamer la "révision du cadre juridique d'emploi des armes" et notamment une modification des règles de la légitime défense.

Le ministre de la Justice a rappelé mercredi qu'il n'y est pas favorable jugeant qu'"aujourd'hui, la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'Homme et la loi permettent à un policier de se défendre".

Les syndicats demandent également la "mise en place de peines plancher pour les agresseurs de membres des forces de l'ordre et services de secours", créées sous la droite et abrogées sous François Hollande et "l'alignement de la répression des outrages à personne dépositaire de l'autorité publique sur celle des outrages à magistrats dont les peines sont doubles".

Débordés par la base, les syndicats ont échoué jusque-là à prendre la main sur le mouvement de colère des policiers qui réclament aussi plus d'effectifs et de moyens matériels.

Les représentants syndicaux ont déjà rencontré la semaine dernière les ministres de l'Intérieur et de la Justice mais "une chose est certaine: le gouvernement ne nous a pas entendus", affirmait Céline Berthon, du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN).

Mardi, elle était à Paris devant le Palais de justice avec quelque 150 collègues, répondant à une intersyndicale qui avait appelé à des rassemblements devant les tribunaux de France, un mouvement peu suivi.

Cet appel des syndicats a rassemblé 150 policiers à Paris, une centaine à Bobigny (Seine-Saint-Denis) et Bordeaux, et quelques dizaines dans les capitales régionales.

Le syndicat Unité-SGP police FO, qui ne s'était pas joint à cet appel, a préféré appeler à une "marche de la colère policière et citoyenne", mercredi à partir de midi, depuis la place de la République à Paris mais aussi dans près de 80 villes de France.

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