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Pollution à Paris: bras de fer Royal/Hidalgo, possible circulation alternée lundi

La circulation alternée sera mise en place lundi à Paris en raison de la pollution, sauf si celle-ci baisse pendant le week-end, a annoncé vendredi Ségolène Royal, au terme d'une journée de polémique et de critiques d'élus franciliens sur l'attentisme du gouvernement, à deux jours des départementales.

"Lundi, il y aura la circulation alternée sauf s'il y a une baisse manifeste de la pollution demain (samedi) et après-demain (dimanche)", a déclaré Mme Royal vendredi soir lors d'un point de presse.

La décision sera annoncée samedi avant 20H00. "Ma préoccupation première est de protéger la santé publique", a-t-elle dit, relevant que "les décisions doivent être bien adaptées".

Elle a expliqué être en contact permanent avec les Hôpitaux de Paris qui n'ont pas, selon elle, relevé de pic d'hospitalisations en lien avec cet épisode de forte pollution. Contrairement au pic du printemps 2014, où la circulation alternée avait finalement été mise en place pour une journée, pour la première fois depuis 1997.

La ministre, qui a confirmé la gratuité des transports en commun dans la capitale "dès samedi", en a profité pour lancer un appel aux villes, pour qu'elles favorisent d'ici cinq ans des transports propres et "deviennent respirables".

Le ton était monté vendredi avec les élus franciliens, le maire PS, Anne Hidalgo, demandant à nouveau la circulation alternée, après le refus opposé jeudi par l'Etat.

"Je trouve ça consternant, vraiment consternant (...) Il n'y a pas besoin d'avoir beaucoup de réflexion pour se dire qu'il faut faire quelque chose et vite", a estimé l'ancienne ministre EELV Cécile Duflot sur RTL.

La députée de Paris a relevé que le pic de pollution aux particules fines PM10 durait depuis mardi. Vendredi, le seuil d'alerte (80 microgrammes/m3) a de nouveau été dépassé en Ile-de-France, comme dans de nombreux départements du nord-est de la France, et l'organisme de surveillance de la qualité de l'air Airparif prévoyait pour samedi un dépassement du seuil d'information (50µg/m3).

Reprenant quasiment à l'identique son communiqué de la veille, le maire de Paris a redemandé en début d'après-midi la mise en place pour samedi des mesures d'urgence, dont la circulation alternée et la gratuité des transports.

"Il n'y a pas de bonnes raisons d'attendre 48 heures supplémentaires", avait réagi auprès de l'AFP le porte-parole d'EELV Julien Bayou, soupçonnant le gouvernement de tergiverser en raison de la "proximité des départementales".

Le président François Hollande s'est immiscé dans le débat depuis Bruxelles, en affirmant que des décisions concernant la circulation alternée seraient prises "dès la fin de l'après-midi".

- 'Vraie politique du transport propre' -

Ségolène Royal s'est évertuée depuis jeudi à justifier sa prudence, interpellant sur Twitter Cécile Duflot ou les médias. "Pas raisonnable d'imposer si vite cette galère à la banlieue. Demander d'abord aux Parisiens de prendre transports +bus électriques", a-t-elle écrit jeudi soir sur le réseau social.

Puis vendredi matin: "Ce qu'il faut à Paris et dans les grandes villes, c'est une vraie politique du transport propre pour tous les jours. Pas des décisions punitives." Et, à l'adresse de la mairie de Paris: "Qu'est-ce qui a été fait de concret dans la circonscription où elle (Cécile Duflot, ndlr) est élue pour le transport propre tous les jours?"

Réponse de la Ville, par la plume du premier adjoint Bruno Julliard (PS). "Faisons ensemble oeuvre de +bravitude+ et protégeons d'urgence la santé des Parisiens et Franciliens. #circulationalternée", s'est-il moqué.

Vendredi à la mi-journée, une cinquantaine de personnes ont manifesté devant le ministère de l'Ecologie, à l'appel des élus EELV et Front de gauche. L'adjoint aux Transports à Paris Christophe Najdovski, le député Denis Baupin et la conseillère régionale Emmanuelle Cosse (tous EELV) ont été reçus par Ségolène Royal.

"Réunion constructive avec sur Urgence Action Vite", a commenté dans un tweet Denis Baupin, sur un ton plus apaisé.

La chef de file de l'UMP à Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet, a dénoncé "l'inaction de la municipalité et les polémiques ouvertes avec le gouvernement", citant avec gourmandise les propos de... Ségolène Royal.

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