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Poubelles à Marseille: la tension retombe après le déblocage de plusieurs sites

Les camions-bennes ont recommencé mardi à ramasser les ordures amoncelées dans les rues de Marseille après le déblocage des centres de transferts par les grévistes d'une entreprise de nettoiement, qui poursuivaient néanmoins leur mouvement dans trois arrondissements de la ville.

Après une réunion en préfecture avec, notamment, les représentants de la Métropole Aix-Marseille-Provence (AMP), les salariés grévistes de l'entreprise Derichebourg ont accepté de lever les barrages devant les centres de transferts, qui empêchaient la collecte des ordures depuis plusieurs jours dans toute la ville.

"On a débloqué tous les sites (de transferts), on a fait un effort. Maintenant, la balle est dans le camp de Derichebourg", a indiqué à l'AFP Tahar Ghali, représentant du personnel et gréviste, ajoutant: "Nous ne bloquons plus que notre centre", dans le 15e arrondissement.

Quelque 200 salariés de cette entreprise de nettoiement sont en grève depuis mercredi dernier pour demander le maintien d'une prime, diminuée selon eux depuis leur transfert d'une autre société.

La grève ne concerne au départ que les XVe, XVIe et IIe arrondissements, dans lesquels opère Derichebourg, mais les salariés bloquaient l'accès aux centres de transfert des déchets vers l'usine de valorisation, entraînant la paralysie de la collecte des déchets dans tout Marseille, dont les conteneurs débordent très largement depuis quelques jours.

La collecte devrait rester perturbée dans ces trois arrondissements, le conflit entre la société et les éboueurs n'étant pas réglé.

La métropole Aix-Marseille-Provence (AMP), en charge de la collecte des déchets à Marseille, a assuré mardi après-midi que ses services "se sont immédiatement mobilisés pour collecter les 4.500 tonnes de déchets présents dans les rues".

- Retour à la normale ce week-end -

"Les moyens des équipes de collecte seront renforcés (tournées supplémentaires…) pour enlever les ordures résiduelles encore présentes sur la chaussée et permettre un retour à la normale ce week-end", a ajouté la métropole dans un communiqué.

La collectivité avait saisi la justice en référé pour obtenir l'intervention des forces de l'ordre et le déblocage des sites. L'examen de cette procédure était prévu mercredi matin devant le tribunal correctionnel de la ville.

L'Union pour les entreprises des Bouches-du-Rhône (UPE 13) a quant à elle appelé à la mise en place d'un "plan d'urgence de la propreté à Marseille", déplorant des mouvements sociaux "trop réguliers qui portent atteinte à la salubrité, au fonctionnement normal du commerce et de l'économie".

Les grèves d'éboueurs sont un sujet sensible dans la cité phocéenne, qui a connu plusieurs mouvements durs au cours lesquels des tonnes d'ordures se sont accumulées. Le dernier mouvement social datait de mars dernier.

Dans la nuit de lundi à mardi, la collectivité avait réussi à faire tourner quelques bennes, pour dégager en priorité les abords des hôpitaux et des écoles, et avait vidé 40 bennes dans des centres de communes environnantes.

M. Ghali avait dénoncé un peu plus tôt une tentative de passage en force dans les centres de tri, affirmant que des vigiles s'en étaient pris aux grévistes. "Vers 23H00, des vigiles de la société ont forcé le barrage des grévistes et ont blessé deux personnes", avait-il assuré.

De son côté, l'entreprise Derichebourg avait accusé des grévistes d'avoir tenté d'empêcher la collecte par des non-grévistes. "Hier soir deux bennes non grévistes ont collecté dans le deuxième secteur entre 23H00 et 04H00, sous le contrôle de deux huissiers. A plusieurs reprises, les bennes ont été empêchées de circuler", avait affirmé le directeur général du nettoiement chez Derichebourg, Emmanuel Brun.

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