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Présidentielle en Mongolie: la voie ouverte à un 2e tour

La Mongolie, où les électeurs étaient appelés lundi à désigner leur président, devrait pour la première fois organiser un deuxième tour de scrutin, aucun des trois candidats n'ayant remporté de majorité absolue à l'issue d'une campagne scandée par les scandales de corruption.

Depuis les steppes éloignées jusqu'aux faubourgs de la capitale, les électeurs de ce vaste pays de trois millions d'habitants --dont un gros tiers d'éleveurs nomades-- ont convergé vers les urnes, souvent dans des yourtes faisant office de bureaux de vote.

Dans des résultats partiels diffusés peu après 1h30 du matin mardi (17H30 GMT lundi) par le Comité électoral général, aucun vainqueur ne se détachait.

Khaltmaa Battulga, le charismatique candidat du Parti démocrate (PD) actuellement dans l'opposition, a remporté 40% des suffrages déjà dépouillés, mais sans franchir la barre fatidique des 50%.

Ce magnat de l'immobilier, par ailleurs ex-président de la fédération mongole de judo, appartient au même parti que le président sortant, Tsakhia Elbegdorj, qui ne pouvait se représenter après deux mandats.

Son adversaire Mieygombo Enkhbold, dont le Parti du peuple mongol (PPM) est majoritaire au Parlement, avait quant à lui engrangé 30% des suffrages. Ex-Premier ministre et maire d'Oulan-Bator, il était considéré comme le candidat de l'"establishment".

C'est le troisième homme qui a finalement bousculé l'échiquier: Sainkhuu Ganbaatar, issu du Parti révolutionnaire du peuple mongol (PRPM), a réussi à capter 31% des voix, ouvrant la voie à l'organisation d'un deuxième tour.

Ce serait la toute première fois lors d'un scrutin présidentiel dans l'histoire du pays, jeune démocratie sortie il y a moins de trois décennies de l'orbite soviétique.

Mais les résultats semblaient d'ores et déjà contestés: "Le Comité électoral a délibérément orchestré des retards dans la publication (...) Nous pensons qu'ils sont en train de manipuler les chiffres", a tonné devant la presse Erdenebileg Erdenejamiyan, un haut responsable de PRPM.

Le Comité électoral attendait encore les résultats d'une centaine de bureaux de vote sur les presque 2.000 que compte ce vaste pays très peu densément peuplé.

Ganbaatar, ex-responsable syndical et ancien maître de feng shui (géomancie chinoise), avait tenu un discours volontiers populiste, lors d'une campagne entachés de scandales de corruption.

Enkhbold, qui se présentait comme un humble éleveur de chevaux, a ainsi été accusé d'avoir monnayé des emplois publics contre l'équivalent de 20 millions d'euros, tandis que Battulga était soupçonné de détenir des comptes à l'étranger.

Ganbaatar lui même s'est vu reprocher un prêt présumé illégal par la secte sud-coréenne Moon.

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