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Présidentielle: Hollande et Sarkozy déjà en campagne

Pas encore - officiellement - candidats, François Hollande et Nicolas Sarkozy, les deux finalistes de 2012, affûtent déjà leurs armes en vue d'un possible match retour en 2017.

Le Canard Enchaîné rapporte ce dialogue, confirmé par des proches du président, entre les deux hommes lors de leur rencontre post-Brexit samedi à l'Elysée : "Alors, cette primaire ?", lance Nicolas Sarkozy, allusion à la primaire laborieuse à gauche. François Hollande lui renvoie alors la question: "Alors, cette primaire ?".

A la manoeuvre sur le plan diplomatique après la forte secousse du Brexit, le chef de l'Etat n'oublie pas pour autant la scène intérieure, défendant son bilan, égrenant de nouvelles annonces et affûtant ses critiques contre la droite dans une interview fleuve accordée aux Echos.

Le procès en trahison instruit par une partie de la gauche ? "La trahison, c'eût été de laisser le pays dans l'état où je l'ai trouvé", rétorque-t-il, promettant de s'en expliquer "autant que nécessaire". En ménageant au passage la CGT, "victime" des violences en marge des manifestations contre la loi travail.

Fort d'une reprise et d'une inversion de la courbe du chômage "indiscutables", le chef de l'Etat esquisse les contours d'une nouvelle baisse d'impôts, en faveur des classes moyennes, dans la limite de 2 milliards d'euros. Il continue de soigner son discours envers les entreprises avec le prolongement en 2017 de la prime à l'embauche dans les PME et du mécanisme de suramortissement des investissements, et aussi le "relèvement" du CICE.

François Hollande hausse également le ton contre la droite. Les programmes des différents candidats à la primaire de l'opposition ? "Beaucoup d'inconséquence et peu de justice", "plus de dépenses dans tous les domaines et moins d'impôts dans tous les autres", ironise-t-il, évoquant un "fonds commun de mauvais placement".

Attaquer la droite pour un président sortant risque de s'avérer insuffisant. Mais "le regard va changer" sur François Hollande une fois "les compteurs (remis) à zéro", veut croire le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault. A l'heure de la campagne, "on verra que la France a finalement beaucoup changé, dans la bonne direction", et "l'expérience" de M. Hollande ainsi que sa "capacité à faire face aux crises" lui seront précieuses. Reste à savoir quel programme sera proposé aux Français pour se voir accorder un second mandat.

- "Un pays normal" -

Mis en échec en 2012 par François Hollande, et pas encore officiellement aligné pour la primaire à droite de novembre, Nicolas Sarkozy occupe lui aussi le terrain, multipliant les coups de griffes contre son successeur.

Il était mercredi à Londres à la rencontre des Français installés dans la capitale britannique, "des gens très troublés" par le vote sur le Brexit. Il prévoit, selon L'Opinion, de tenir un meeting en Corse le 12 juillet, deux jours avant les célébrations du 14 Juillet traditionnellement marquées par une interview présidentielle.

Le président des Républicains, qui déroule méthodiquement les grands axes du programme du parti, est aussi très présent dans les médias. Sa femme Carla Bruni-Sarkozy se confie elle dans un long entretien au magazine ELLE, en kiosques vendredi.

Quand François Hollande est au plus bas dans les sondages, l'ancien président lui reprend l'avantage à droite sur Alain Juppé, candidat déclaré à la primaire. Selon un sondage TNS Sofres-Onepoint, le maire de Bordeaux reste largement devant (36% contre 19%), auprès de l'ensemble des Français. Mais chez les sympathisants de droite, les plus susceptible de se déplacer pour la primaire de novembre, l'ancien chef de l'Etat gagne 9 points à 44% quand Alain Juppé en perd 6 à 41%. L'écart est encore plus important auprès des seuls proches des Républicains (65% contre 52%).

Interrogé jeudi sur RTL, Nicolas Sarkozy a entretenu le suspense sur sa candidature, s'adressant directement au président "normal" François Hollande: "Je pense à ce que j'ai à faire. (...) C'est pas moi le sujet. Le sujet c'est +qu'est-ce qu'on peut faire de notre pays+. Je ne me résoudrai jamais à ce que la France devienne en quelque sorte, M. Hollande, un pays normal".

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