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Présidentielle: quatre candidats pour deux places au second tour

A une semaine du premier tour, jamais une présidentielle n'a été aussi incertaine, avec quatre candidats en mesure de se qualifier pour le second, des écarts qui se resserrent et un nombre record d'électeurs qui n'ont pas encore fait leur choix.

Deux candidats toujours en tête mais en baisse dans les sondages, Marine Le Pen et Emmanuel Macron, et deux poursuivants au coude-à-coude, Jean-Luc Mélenchon, en forte hausse, et François Fillon, qui ne parvient pas à décoller : la dernière semaine de campagne sera cruciale pour faire la différence.

Autre inconnue, le niveau de l'abstention annoncé élevé sera l'une des clés du scrutin, au terme d'une campagne plombée par les affaires judiciaires.

Ca se resserre !

A l'approche de l'élection, le clivage droite-gauche refait surface et les courbes d'intentions de vote se resserrent. A gauche, la dynamique joue à fond pour Jean-Luc Mélenchon, qui a plié le match avec Benoît Hamon. A droite, François Fillon a enrayé deux mois de chute dans les sondages et tente de récupérer les électeurs qui se sont détournés de lui après sa mise en examen pour détournement de fonds publics. "C'est un effet classique de resserrement entre les principaux candidats en fin de campagne. Marine Le Pen et Emmanuel Macron avaient creusé un tel écart qu'ils restent pour le moment en avance malgré une légère décrue, normale et attendue, dans les intentions de vote", analyse Bruno Cautrès, chercheur au CEVIPOF (Science Po).

Le Pen fait la course en tête

Avec 23 à 24% d'intentions de vote, Marine Le Pen a le socle électoral le plus solide, qui la met en position de force pour accéder au second tour. Plus de 80% de ses électeurs potentiels se disent sûrs de leur choix, mais la candidate du Front national, encore créditée de 27% à 28% fin février, n'en perd pas moins du terrain et ses récentes déclarations sur la rafle du Vel d'Hiv -"La France n'est pas responsable"- révèlent une fébrilité dans sa campagne au moment où Emmanuel Macron lui conteste la 1ère place. A ce stade, sa présence au second tour face au candidat d'En Marche! reste l'un des scénarios les plus crédibles.

Macron résiste

Au coude-à-coude avec Marine Le Pen, Emmanuel Macron a montré qu'il était capable de résister aux attaques auxquelles sa position centrale l'expose. Finie pourtant la période conquérante, les intentions de vote en sa faveur reculent et un tiers de ses électeurs dit encore pouvoir changer d'avis. S'il incarne le renouveau, son manque d'expérience électorale et les interrogations sur son aptitude à disposer d'une majorité parlementaire le fragilisent. L'urgence pour lui est d'éviter les erreurs de fin de campagne. Le candidat d'En Marche! l'a compris. "Il a le plus gros potentiel et il donne plus l'impression de gérer son avantage que de vouloir prendre des risques", dit Emmanuel Rivière, directeur de Kantar Sofres.

Mélenchon, jusqu'où ?

En moins d'un mois, le candidat de La France insoumise a siphonné l'électorat de Benoît Hamon, relégué à moins de 10%. Avec 17 à 19% d'intentions de vote, il s'approche de la barre des 20% qui permet d'envisager le second tour. Question: Jean-Luc Mélenchon dispose-t-il de réserves à gauche ? "Pour qu'il se mêle au duel de second tour, il faudrait que les sympathisants socialistes abandonnent vraiment Benoît Hamon, qui est quand même le candidat du PS", répond Bruno Cautrès. Il peut aussi récupérer des indécis, mais un tiers de ses électeurs ne sont pas encore sûrs de leur choix.

Fillon veut y croire

S'il a conservé un socle autour de 18 à 20%, François Fillon peine à reconquérir les électeurs. Il veut croire que les Français voteront pour lui sur son programme et malgré les affaires, mais il est encore loin du duo de tête. "La qualification de Fillon au second tour n'est possible qu'à la faveur d'un net décrochage d'un de ses deux principaux concurrents, Macron ou Le Pen. Son électorat est très décidé, en revanche il n'y a pas beaucoup d'indécis qui pourraient voter pour lui", note Emmanuel Rivière. Le candidat de la droite peut compter sur le vote des seniors, mais il lui manque cette partie de l'électorat populaire et des classes moyennes qui avait permis à Nicolas Sarkozy de l'emporter en 2007.

La revanche des "petits"

Avec la campagne officielle et l'égalité du temps de parole dans les médias audiovisuels, les favoris ont plus de mal à se faire entendre. Au risque de se voir grignoter quelques précieuses voix par les "petits" candidats dont ils sont la cible principale.

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