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Procès Salameh: "similitudes" entre la disparition de Fatima et celles de prostituées

Les enquêteurs, venus témoigner mardi à la barre c, accusé d'être à l'origine de la disparition en mai 2008 d'une jeune baby-sitter à Marseille, ont insisté sur les "similitudes" entre cette affaire et les disparitions de prostituées qui ont déjà valu au quinquagénaire d'être condamné à perpétuité.

Le même mode opératoire - un appel depuis une cabine téléphonique ou du portable d'un tierce personne- a été utilisé pour piéger les cinq femmes. Dans l'affaire des prostituées, trois d'entre elles ont disparu et leurs corps n'ont jamais été retrouvés. La quatrième, Soumia, en a réchappé après une nuit d'horreur. C'est son témoignage qui avait conduit à l'arrestation de Patrick Salameh.

Pour les crimes à l'encontre de quatre prostituées en octobre 2008, il avait été condamné en 2014 à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans.

Dans la disparition de Fatima, une lycéenne de 20 ans, jamais retrouvée, "Salameh est le seul pour lequel il y a autant d'éléments inquiétants", a indiqué mardi à la barre de la cour d'assises des Bouches-du-Rhône, Claude Kiston, enquêteur à la brigade criminelle de la police judiciaire.

Un autre officier de police judiciaire, Yves Vincent, a corroboré à la barre l'analyse de M. Kiston soulignant "les similitudes" entre l'affaire des prostituées et la disparition de Fatima. "Et s'il (Salameh) est innocent, pourquoi avoir menacé par courriers plusieurs témoins ?", a-t-il demandé.

- 'Zones d'ombre' -

"Toutes les fois, le même scénario est proposé aux jeunes femmes", a expliqué M. Kiston. La jeune fille a disparu alors qu'elle se rendait à un rendez-vous fixé depuis une cabine téléphonique par un homme qui lui avait proposé de faire du baby-sitting.

Or deux témoins qui avaient eu affaire à un homme proposant ce genre de rendez-vous, ont reconnu ensuite Patrick Salameh.

Une femme, Susy Gil, s'est souvenue devant les enquêteurs, avoir été abordée par un homme qui lui avait demandé de contacter, depuis une cabine téléphonique, plusieurs baby-sitters potentielles pour leur fixer rendez-vous à l'endroit même où Fatima a disparu, au métro Malpassé, dans le nord de Marseille.

Le deuxième témoin, Laurie, lycéenne, s'était vu proposer, par un homme qui l'avait prise en stop sur la route du lycée, un rendez-vous pour un travail dans un magasin. Elle avait décliné jugeant inquiétante l'attitude de cet homme qui refusait de lui communiquer son numéro de téléphone portable.

Pour l'avocat de Patrick Salameh, Me Emmanuel Molina, rien cependant ne prouve la présence de son client sur le lieu de la disparition de Fatima. Pas de trace ADN, pas de localisation téléphonique et aucune image vidéo confirmant sa présence, a convenu M. Kiston sous le feu des questions de l'avocat.

"Des zones d'ombre demeurent. Si Patrick Salameh n'était pas Patrick Salameh, il ne serait pas ici", a confié en aparté Me Molina aux journalistes.

Depuis le box des accusés, où il noircit une feuille de papier de notes, Patrick Salameh s'est borné à interpeller les jurés pour les mettre en garde contre les "manipulations" des enquêteurs qui n'ont cherché, selon lui qu'à en "faire le coupable" --comme il l'avait fait lors de son premier procès en 2014.

Verdict le 23 octobre.

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