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Procès Tron: témoignage embarrassé de l'ancien DRH de la mairie de Draveil

D'un témoin potentiellement embarrassant à un témoignage embarrassé: l'ancien directeur du personnel de la mairie de Draveil a reconnu mercredi devant les assises de Seine-Saint-Denis ne pas avoir réagi lorsque l'une des accusatrices de Georges Tron, jugé pour viols, s'était confiée à lui.

L'ancien secrétaire d'Etat à la Fonction publique, qui dirige toujours la mairie de Draveil, est jugé depuis mardi à Bobigny, accusé par deux anciennes employées municipales de viols et agressions sexuelles avec la participation de son ex-adjointe à la Culture Brigitte Gruel. Tous deux clament leur innocence.

Les plaignantes Eva Loubrieu et Virginie Ettel affirment que la pratique de la réflexologie par Georges Tron était le prélude à des attouchements et des pénétrations digitales entre 2007 et 2010.

Eva Loubrieu "m'a signifié qu'elle s'était trouvée à plusieurs reprises avec Georges Tron et Brigitte Gruel dans une situation où il y avait des attouchements etc...", a déclaré Jean-Yves Herry, DRH de la mairie de Draveil de 2004 à 2010.

Ces confidences - auxquelles il n'avait pas donné suite - avaient été faites en 2009 alors qu'une procédure de licenciement était engagée contre la jeune femme, après un détournement d'environ 740 euros.

"J'étais désarmé, je ne savais pas ce qu'il fallait faire", a-t-il expliqué, précisant qu'Eva Loubrieu avait "l'allure d'un zombie, de quelqu'un qui n'existait plus".

"Vous êtes la personne vers qui un salarié peut se tourner, vous aviez les outils M. Herry", a rétorqué Eva Touboul, avocate d'Eva Loubrieu.

"Je suis là aujourd'hui, c'est pour Eva", a insisté le témoin, dont le contrat n'avait pas été renouvelé à son grand désarroi à l'âge de 59 ans.

Aux enquêteurs, l'ancien DRH avait déclaré que Georges Tron lui avait imposé "un recrutement plastique, c'est-à-dire de belles femmes" qui rencontraient des difficultés financières. "A compétences égales", a-t-il précisé mercredi à la cour.

"Vous n'êtes pas le pivot d'un système de recrutement qui aurait pour but de mettre des femmes dans les griffes de Georges Tron ?" interroge l'avocat de l'élu LR Antoine Vey.

"Non je n'avais pas cette mission bien entendu", répond l'ancien DRH, répétant n'avoir été témoin d'aucun geste inapproprié, uniquement de plaisanteries au sujet du goût du maire pour la réflexologie plantaire.

Jugé dans le sillage de l'affaire Weinstein, le scandale avait éclaté en mai 2011, peu après la retentissante arrestation à New York de l'ancien directeur général du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn.

Georges Tron avait démissionné de ses fonctions de secrétaire d'Etat à la Fonction publique (2010-2011) dans la foulée, mais pas de sa mairie de l'Essonne à la tête de laquelle il a été réélu en 2014.

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