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Le Premier ministre Manuel Valls "recevra l'ensemble des acteurs du secteur pétrolier samedi", a indiqué Matignon à l'AFP jeudi, alors que cinq raffineries sont au ralenti ou à l'arrêt pour protester contre la loi travail, sur les huit que compte le pays.
Matignon n'a pas précisé quels seraient précisément les acteurs autour de la table. L'entourage du Premier ministre avait auparavant fait savoir que sa réunion publique, prévue samedi à Clermont-Ferrand, était reportée au 9 juin.
Les syndicats contestataires en pointe de la fronde ont appelé à une nouvelle journée de mobilisation jeudi, la huitième depuis mars, pour exiger le retrait du texte, qu'ils accusent de détruire les droits des salariés.
Aux avant-postes dans les raffineries et les ports, la CGT, qui prône une "généralisation" du conflit, a estimé que la grève avait été votée dans les 19 centrales nucléaires de France, qui produisent 75% de l'électricité du pays.
Le durcissement de la fronde contre la loi travail, avec le blocage des sites pétroliers devenus l'épicentre du conflit, a amené la France à puiser dans ses réserves stratégiques de carburants, à hauteur de trois jours sur 115 disponibles selon des chiffres donnés mercredi.
Manuel Valls n'a pas écarté jeudi l'hypothèse d'une réquisition d'employés dans les raffineries. "Toutes les possibilités sont sur la table". Les forces de l'ordre ont déjà levé des blocages dans onze dépôts.
Selon des estimations concordantes, environ un tiers des près de 12.000 stations-service françaises sont en rupture totale ou partielle de carburants et les files d'attente s'étendent dans le pays.
