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Routiers: la CFDT suspend son mouvement avant la reprise des négociations

La CFDT du transport routier, premier syndicat du secteur, a décidé mercredi après-midi de "suspendre" le mouvement lancé à l'aube, afin de laisser sa chance à la négociation, qui reprendra jeudi avec le patronat.

L'Union Fédérale Route (CFDT-UFR) "a décidé de suspendre tous les points de blocage le temps de la négociation", a affirmé à l'AFP son secrétaire général, Thierry Cordier. Le patronat a menacé ne pas venir à la table des négociations jeudi en cas de poursuite du mouvement, a-t-il expliqué.

Une rencontre entre partenaires sociaux est organisée jeudi à partir de 10H00 au siège de la Direccte d'Ile-de-France, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), sous le patronage du gouvernement, afin de trouver "les conditions permettant la reprise du dialogue social".

Les deux camps se tournent le dos depuis le 20 janvier, date de la dernière séance de négociations annuelles obligatoires (NAO) dans le transport routier de marchandises, une branche qui emploie plus de 300.000 personnes.

Selon la CFDT Transport, la Fédération Nationale des Transports Routiers (FNTR), principale chambre patronale du secteur, aurait subordonné sa venue jeudi à "la levée des blocages d'entreprises et de toutes autres actions", entamés mercredi par le syndicat majoritaire et menés depuis une dizaine de jours par l'intersyndicale (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC).

"L’Union Fédérale Route FGTE-CFDT n’entend pas porter l’échec de la tenue de cette réunion et servir de fusible à une nouvelle absence des organisations patronales", se justifie-t-elle dans un communiqué.

Les négociations achoppent principalement sur la question des minima conventionnels. Les syndicats réclament unanimement une revalorisation de 5% pour l'ensemble des coefficients. Le patronat ne veut pas aller au-delà de 2% pour les plus bas.

- 'Pas question d'abandonner' -

Selon la CFDT, la reprise des négociations est la conséquence directe des actions menées par ses "plus de 1.000 militants" dans "plus de 18 régions".

Plusieurs dépôts pétroliers ont été bloqués par les routiers en colère, comme au port de La Rochelle ou à Dunkerque. Dans le Rhône, ce sont deux sociétés de transport de produits pétroliers, respectivement à Chasse-sur-Rhône et Corbas, qui ont été visées.

"On nous demande plus de responsabilités qu'avant et plus de qualifications mais sans contrepartie. On nous demande plus pour avoir moins. Les salaires sont tirés vers le bas pour tout le monde", affirmait sur place Christian Cottaz, secrétaire national à la CFDT Transport.

En Ile-de-France, la plate-forme de chargement de la raffinerie Total de Grandpuits (Seine-et-Marne), qui alimente toute la région parisienne, avait été bloquée par des manifestants.

Des zones industrielles ont également tourné au ralenti mercredi, notamment à Reims, mais aussi près d'Arras et à Dourges (Pas-de-Calais).

En Haute-Normandie, deux sites de transport routier, l'un à Oissel au sud de Rouen, l'autre à Lillebonne près du Havre, avaient été ciblés par une soixantaine de manifestants, selon la CFDT.

En plus de ces actions coups de poing, les militants avaient procédé à des distributions de tracts (Toulouse, Toulon) ou à des barrages filtrants (Marne, Indre-et-Loire, Côtes-d'Armor, Bouches-du-Rhône, etc), parfois à des péages autoroutiers comme à Saint-Avold (Moselle), sur l'A4 entre Strasbourg et Metz.

L'intersyndicale poursuivra-t-elle seule les blocages?

"Tant qu'on n'a pas de résultats concrets, il n'est pas question d'abandonner le mouvement", avait averti Jérôme Vérité (CGT) avant de connaître la position de la CFDT.

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