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Russie: le Parquet requiert dix ans de camp contre l'opposant Navalny

Le Parquet russe a requis vendredi dix ans de camp contre l'opposant numéro un au Kremlin Alexeï Navalny, accusé d'avoir détourné de l'argent au détriment d'une filiale de la société française Yves Rocher.

Cet avocat de formation aux accents nationalistes est notamment accusé avec son frère Oleg -- contre qui le Parquet a requis huit ans de camp -- d'avoir détourné 27 millions de roubles (360.000 euros au cours de vendredi).

La justice russe a par ailleurs décidé de prolonger l'assignation à résidence de M. Navalny jusqu'au 15 février, comme le demandait le Parquet. Elle doit rendre sa décision finale dans l'affaire Yves Rocher à une date ultérieure.

L'entreprise française avait pourtant indiqué par la voix de Christian Melnik, le directeur financier de sa filiale russe, n'avoir subi "aucun dommage" à la suite de sa collaboration avec la société de transport des frères Navalny, Glavpodpiska.

Cette dernière a fourni à l'entreprise française des services de transports et de livraison de colis de 2008 à 2012 pour pallier l'insuffisante capacité de traitement du centre postal de la ville russe de Iaroslavl (nord de Moscou). Elle est ensuite tombée dans le collimateur des autorités russes qui ont diligenté une enquête, poussant Yves Rocher Vostok à déposer une plainte contre X, selon un porte-parole de la société.

"Nous avons ensuite mené un audit interne qui nous a permis d'établir que les prix exercés par Glavpodpiska étaient compétitifs: il n'y a donc pas eu de préjudice financier", a expliqué ce porte-parole à l'AFP.

Mais, selon des témoignages d'employés de la poste russe inclus dans le dossier d'enquête ouverte par les autorités russes, "nous nous sommes rendus compte que le centre aurait pu augmenter ses capacités et nous aurions donc pu éviter cette prestation", déclare-t-il.

Au total, la société française a versé 55 millions de roubles en quatre ans à l'entreprise de l'opposant et de son frère, qui était alors cadre à la poste de Iaroslavl.

"Nous n'étions pas au courant de ce conflit d'intérêts", selon le porte-parole.

Alexeï Navalny, blogueur et dénonciateur de la corruption des élites russes, est déjà sous le coup d'une condamnation datant de 2013 à cinq ans de camp avec sursis, pour une autre affaire de malversations.

D'autres accusations, dont celle impliquant Yves Rocher, ont ensuite été rapidement énoncées à son encontre.

M. Navalny rejette toutes les accusations qu'il qualifie de tentatives d'intimidation à son encontre.

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