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Ségolène Royal, un désir d'avenir à l'international

Candidate à la tête d'une grande agence de l'ONU, Ségolène Royal se verrait bien ouvrir un nouveau chapitre de sa carrière, à l'international cette fois, délaissant - temporairement - la vie politique française.

La ministre de l'Environnement a déposé sa candidature à la direction du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), basé à New York.

"C'est une candidature dans la continuité de la COP21", la conférence climat de l'ONU organisée par la France fin 2015, a-t-elle expliqué vendredi à l'AFP.

"L'international m'a toujours intéressée. Je me suis bien impliquée dans la COP et j'ai envie de continuer", dit la ministre, qui sort aussi un livre, "Manifeste pour une justice climatique".

Mme Royal, 63 ans, avait laissé entendre depuis plusieurs mois qu'elle pourrait briguer ce poste, un des plus influents du système onusien, à la tête d'une institution présente dans 170 pays.

Alors, terminé la politique pour la candidate du PS à la présidentielle en 2007?

"Non, pas forcément", répond-elle: "Je ne me projette pas sur tel ou tel mandat (national), mais je ne quitte pas la politique française".

- "Aller au contact" -

"Ce qui me plaît est d'avoir une capacité d'action, de conviction, de négociation", argumente-t-elle, tout juste rentrée d'un nouveau déplacement à New York où elle a assisté à l'ONU à un événement sur le développement durable.

Depuis l'accord de Paris contre le réchauffement, piloté côté français par le chef de la diplomatie d'alors Laurent Fabius, elle s'est mobilisée sur la ratification (137 pays à ce jour), ou encore sur les énergies renouvelables en Afrique.

L'ex-compagne du président a multiplié les voyages - "presque autant qu'un ministre des Affaires étrangères" (poste qui lui avait échappé lors du remaniement de février 2016).

"Les ratifications ne tombent pas du ciel: tous les jours j'appelle! Et on a arrêté 19 projets pour la coalition sur les énergies renouvelables en Afrique", raconte-t-elle.

"L'Afrique est un continent que je connais, je l'ai parcouru, j'y suis née", écrit-elle aussi dans son 12e livre, aux rares détails personnels.

Dans ce petit ouvrage illustré d'une photo de la planète bleue, qu'elle dédicacera deux jours de suite ce week-end au Salon Livre Paris, elle veut transmettre cette "urgence d'agir" pour le climat. Elle joue avec sa ferveur coutumière sur la corde lyrique pour raconter ce "projet du siècle".

Face aux périls d'une présidence Trump pour le climat, elle compte rencontrer prochainement Scott Pruitt, le nouveau directeur de l'Agence de l'environnement américaine (EPA), un climato-sceptique. "Il faut aller au contact! Je vais essayer de le voir".

- "Porte de sortie" -

Depuis l'ouverture de la campagne, elle s'est montrée prudente, se gardant de choisir entre Macron et Hamon.

"Si je me positionne à l'international, je ne peux pas trop faire de politique partisane", balaie-t-elle.

Dans plusieurs meetings, Benoît Hamon a salué son action. Emmanuel Macron, à Femme Actuelle, a dit son "respect", tout en relevant qu'il fallait "faire monter de nouveaux talents" au gouvernement.

Pour l'instant, l'intéressée observe mais n'écarte pas d'intervenir plus tard dans la campagne.

Pour le politologue Rémi Lefebvre, le PNUD est pour elle "clairement une porte de sortie". Elle a "incarné une façon nouvelle de faire de la politique", dit-il. Mais "on voit mal comment elle pourrait rebondir en France".

Les auditions des candidats au PNUD devraient intervenir rapidement, pour une prise de fonction à l'été, selon Mme Royal.

L'administrateur sera ensuite désigné, pour quatre ans, par le secrétaire général Antonio Guterres, nomination qui devra être confirmée par l'Assemblée générale de l'ONU.

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