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Sofiane Rasmouk condamné à perpétuité pour viol et tentative de meurtre

Sofiane Rasmouk, multirécidiviste de 28 ans, a été condamné lundi par la cour d'assises des Hauts-de-Seine à la perpétuité pour tentative de meurtre précédé d'une tentative de viol, viol et vol avec violence alors qu'il se trouvait en semi-liberté.

Au terme de cinq heures de délibérations, la cour a suivi les réquisitions de l'avocat général qui avait demandé à ce que Rasmouk, diagnostiqué "psychopathe" mais "responsable de ses actes" par des experts, reste enfermé "le plus longtemps possible", ses "possibilités de réadaptation" sociale étant "des plus minces". Et "le seul cadre que nous avons, c'est la prison", avait observé le magistrat.

En l'absence de peine de sûreté prononcée par la cour, celle-ci s'applique automatiquement, soit 22 ans incompressibles.

Le condamné, qui a dix jours pour faire appel, est resté impassible à l'énoncé d'un verdict qualifié de "très sévère" par son avocat commis d'office Me Francis Terquem. "La justice est toujours un équilibre et doit toujours comporter un espoir. Là, d'espoir, il n'y en a pas", a regretté le conseil.

A quelques mètres de lui, Priscillia, l'une des victimes, s'est déclarée "soulagée". "Je ne m'attendais pas à ça. Il a enfin ce qu'il mérite."

Cheveux gominés et physique imposant, Rasmouk était jugé depuis huit jours pour avoir tenté de la violer, le 7 août 2013 à Colombes (Hauts-de-Seine) alors qu'elle rentrait chez elle. Comme la jeune femme résistait, il s'était acharné sur elle en la frappant violemment au visage, la laissant pour morte. Il avait alors dérobé son sac à main et son téléphone.

Quelques minutes plus tard, à 600 mètres de là, le jeune homme récidivait en s'attaquant à Sandra, 19 ans à l'époque. Entre deux voitures, il la violait sans cesser de la frapper à la tête, avant de lui extorquer sous la contrainte sa carte bleue assortie de son code.

Tout au long de la procédure, Sofiane Rasmouk n'a cessé de nier les agressions sexuelles, reconnaissant seulement avoir porté des coups sur Priscillia, retrouvée baignant dans son sang, le visage "aussi large que les épaules", selon le témoignage à la barre d'un ami de Priscillia.

- "Solution juste" -

Une violence inouïe que l'accusé n'a jamais réussi à expliquer. "J'ai pété un plomb", a-t-il dit à plusieurs reprises, se retranchant derrière une hypothétique alcoolisation.

Dans sa plaidoirie lundi matin, son avocat Me Francis Terquem a "malgré tout" demandé "une solution juste" pour Sofiane Rasmouk, afin "qu'il reste un être humain". "Il est notre frère, il est comme nous", a-t-il ajouté, provoquant un murmure de protestations du côté des parties civiles.

Le CV judiciaire fourni de son client, qui depuis sa majorité a écopé de 24 condamnations - essentiellement pour vols, trafic de stupéfiants, outrages ou dégradations, mais aussi pour une agression sexuelle -, semble pourtant assez éloigné de la norme.

L'enquêteur en chef, entendu la semaine dernière comme témoin, l'a ainsi comparé à "une grenade dégoupillée que vous avez entre les mains, qui peut péter à tout moment".

De fait, Rasmouk n'a eu de cesse de perturber le bon déroulement de son procès, révoquant ses avocats au motif qu'ils ne le défendaient pas comme il l'entendait ou invectivant les parties civiles. Il a été expulsé de l'audience à plusieurs reprises. Mais invité à s'exprimer en dernier, lui d'ordinaire si prolixe, est resté coi lundi, à la surprise générale.

Placé dès ses 11 ans dans des institutions ou des familles d'accueil à cause de graves problèmes comportementaux, Rasmouk a passé moins d'un an hors de prison depuis ses 18 ans.

"L'histoire de Sofiane Rasmouk, c'était l'histoire d'un désastre annoncé. A partir d'aujourd'hui, c'est l'histoire d'une tragédie annoncée", a estimé Me Terquem. Et de lui promettre, eu égard à son nouveau statut de "pointeur" (violeur), "un destin bien cruel" en prison.

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