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Témoignage: un rescapé du Bataclan raconte son histoire dans une bande dessinée très sombre

C’est un témoignage rare, celui d’un rescapé des attentats du Bataclan à Paris. Fred DW a été traumatisé par ces attaques. Il a ressenti le besoin d’en faire une bande dessinée assez sombre. Il préfère cacher son visage mais il s’est confié à l’un de nos confrères de BFMTV.

Tout commence comme une soirée ordinaire. Des jeunes, de la musique, un peu d’alcool... Puis, un moment sombre. Des tirs, des cris, du sang. Tout bascule. "Sur mes dessins, on voit les quatre cavaliers de l’apocalypse", explique l’auteur.  "Ils sont ce que moi j’ai vu. Visiblement, il y en avait trois, moi, j’en ai vu quatre."

On ne voit pas leurs visages, car dans son esprit, ils sont déjà morts. Morts au moment où ils ont décidé de passer à l’acte. Lui, est couché sur le sol. Autour, des corps ensanglantés, auxquels il se mêle, sans bouger, jusqu’à trouver enfin quelqu’un de vivant.


"J’aurai été jusqu’au bout de l’humanité"

"C'est deux mains, c’est un moment de calme où on a réussi à déplier nos bras qui nous faisaient mal, parce qu’on était pliés sur nous-mêmes", raconte le dessinateur. "J’ai pu avoir un contact physique, humain avec quelqu’un et me dire "si je ne ressors pas, j’aurai au moins gagné ça, j’aurai été jusqu’au bout de l’humanité et de la recherche de contact à l’autre."


"Oser refranchir le seuil des portes de la mort"

"Vous êtes retourné au Bataclan ?", demande le journaliste. "Oui. C’était une forme de libération. C’était une forme d’épreuve par rapport à ce que j’avais décidé. Remettre en image, s’apercevoir des distorsions et symboliquement, rentrer à nouveau dans cette salle-là, c’était oser refranchir le seuil des portes de la mort."

Ce soir du 13 novembre, 90 personnes sont mortes au Bataclan. 

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