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Tension sociale en Argentine malgré une amorce de reprise

Les statistiques officielles indiquent une amorce de reprise économique en Argentine, mais dans la rue, la tension sociale s'accentue: mercredi, les enseignants se sont mobilisés pour des hausses de salaire, dans un pays où l'inflation atteint 40%.

Les manifestations contre la politique de rigueur du gouvernement sont presque quotidiennes dans le centre de Buenos Aires. Le 7 mars, une vaste mobilisation intersyndicale, unifiée pour la première fois depuis le début du mandat du président de centre-droit Mauricio Macri, a marqué un durcissement du mouvement de protestation.

La prochaine démonstration de force, une grève générale de 24 heures, est prévu pour le 6 avril.

Le gouvernement compte riposter le samedi 1er avril et appeler ses troupes à témoigner leur soutien à l'action du gouvernement.

Mercredi, des dizaines de milliers d'enseignants du secteur public ont défilé aux abords de la Place de mai, face au palais présidentiel, pour exiger une hausse de 35% de leur rémunération. Dans la province de Buenos Aires, la rentrée des classe prévue le 6 mars n'a toujours pas eu lieu. Dans les autres provinces du pays, les cours sont perturbés.

La gouverneure de la province de Buenos Aires Maria Eugenia Vidal et le président argentin restent fermes face aux revendications et critiquent les grévistes.

Mauricio Macri a créé une polémique en publiant le week-end dernier une photo d'un instituteur japonais faisant la classe dans la ville d'Hiroshima en ruines. Les syndicats lui ont répondu qu'il était scandaleux de comparer Hiroshima avec un conflit salarial.

Dans la province de Buenos Aires, qui rassemble 13 des 41 millions d'Argentins, la gouverneure alliée du président a essayé de convoquer 60.000 volontaires pour assurer les classes, puis a proposé des primes aux enseignants non grévistes, avant de renoncer face à l'opposition des enseignants.

Arrivé au pouvoir fin 2015, le gouvernement de M. Macri a lancé des réformes impopulaires affectant le pouvoir d'achat, afin de lutter contre l'inflation qui a dépassé 40% sur l'année 2016. Une de ces mesures est de limiter les hausses salariales à 17%. Le gouvernement prévoit de limiter l'inflation à 17% en 2017. Elle est déjà de 3,8% depuis le début de l'année.

Mardi, l'Institut national de statistiques (Indec) a annoncé que le PIB de la 3e économie d'Amérique latine avait reculé de 2,3% en 2016, tout en notant une stabilisation, puis une reprise en fin d'année: -0,2% au 3e trimestre et +0,5% au 4e trimestre.

Le gouvernement table sur une consolidation de la croissance en 2017, anticipant une progression de 3% du PIB.

Mais l'optimisme des autorités ne se traduit pas encore dans le porte-feuille des 41 millions d'Argentins, dont les salaires sont revalorisés, mais en deçà de l'inflation.

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