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Top 14: Morné Steyn, enfin piqué au jeu

On l'attendait choix N.1 à l'ouverture, fort de son expérience internationale, mais le Sud-Africain Morné Steyn patiente depuis 18 mois sur le banc du Stade Français où l'on assure qu'enfin son instinct de compétiteur va parler.

Pour un peu, il philosopherait. Steyn, 30 ans et 59 sélections chez les Springboks ces cinq dernières années, annoncé comme la star du recrutement parisien à l'été 2013, n'a pourtant guère le vent dans le dos. A la peine au Stade Français où il n'a jamais bousculé Jules Plisson (23 ans) dans la hiérarchie, il a aussi perdu sa place en sélection nationale, doublé par Handre Pollard (20 ans) et Pat Lambie (24 ans).

"En 2009, je commençais tous les matches, jusqu'en 2012-2013", rappelle à l'AFP l'ancienne vedette des Bulls de Pretoria. "Je pense qu'il est temps qu'une nouvelle génération émerge."

"Il y a quelques jeunes qui sont en train de percer, poursuit-il. Nous les vieux on doit travailler plus et se battre. Quand j'ai commencé aux Bulls, il y avait Derick Hougaard. J'ai été son N.2, j'ai passé beaucoup de temps sur le banc. D'une certaine manière, je suis déjà habitué à cette situation."

En surface, c'est donc le calme plat doublé d'un sourire avenant chez celui qui a empilé les records grâce à son pied métronomique.

Au hasard, les Springboks lui doivent 31 points dans le même match face à la Nouvelle-Zélande en 2009 (31-19) ou encore cette hallucinante série de 41 tentatives réussies face aux poteaux entre 2009 et 2010 en matches internationaux. Cela s'est accompagné d'un palmarès conséquent: un Tri nations avec les Boks, deux Currie Cups et trois titres en Super rugby avec les Bulls.

Alors, cette pente déclinante ne le titille vraiment pas ?

"L'année dernière, il ne jouait pas beaucoup et ne le vivait pas trop mal, souligne à l'AFP son entraîneur à Paris Gonzalo Quesada. Cette année, il encaisse différemment."

- 'Un peu contre-nature' -

"On attend de lui qu'il accepte nos choix mais que derrière il ne se contente pas de rester N.2, ajoute l'Argentin. Quand on connaît ses qualités, on sait que s'il commence à devenir plus combatif il peut nous offrir beaucoup de solutions."

Ballotté entre ses allers-retours en club et en sélection, Steyn n'attaque réellement sa saison à Paris que maintenant. Mais son adaptation traîne un peu. D'abord un problème de langue, avance-t-il.

"C'est important pour le système de jeu car le N.10 donne la plupart des annonces, dit-il. Cela prend du temps d'avoir cette confiance sur le terrain puis faire partie des réunions avec les leaders de jeu. Mais ça va en s'améliorant."

Surtout, son principal défi est de rentrer dans le moule conçu par Gonzalo Quesada, apôtre d'un jeu ouvert et tourné vers la prise de risque, quand le Sud-Africain s'est fait connaître pour son style de bon gestionnaire et de solide défenseur.

"C'était un peu contre-nature l'an dernier, moins cette année, tempère encore l'Argentin. Il a fait des efforts et ça va de mieux en mieux. Il commence à devenir de plus en plus dangereux et met de la vitesse dans notre jeu."

Le temps presse en tout cas pour Steyn s'il veut participer à une deuxième Coupe du monde, à l'automne.

"Le défi que l'on partage avec lui c'est de le ramener à son meilleur niveau", souligne Quesada.

"J'espère être pris pour le Four nations avant le Mondial et montrer ce que je vaux à cette occasion", abonde en écho Steyn. Et entre-temps ?

"Que les entraîneurs me donnent un peu plus de temps de jeu. Que je puisse fouler les terrains et jouer 80 minutes à chaque match", répond-il, enfin résolu.

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