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Toulouse: un policier poignardé dans un commissariat

Un policier a été poignardé et "blessé sérieusement" mardi dans un commissariat du centre de Toulouse par un individu souffrant de troubles psychiatriques et déclarant "en avoir marre de la France", qui a très vite été interpellé.

Le procureur de Toulouse Pierre-Yves Couilleau a précisé que l'agresseur, âgé de 31 ans, n'était pas fiché pour radicalisation. Il a ajouté que le SRPJ était saisi de l'enquête, écartant de facto la piste terroriste.

L'attaque a eu lieu en début d'après-midi dans la zone d'accueil du commissariat de la rue du Rempart St-Etienne, en plein centre de Toulouse. Le "pronostic vital n'est pas engagé", a indiqué dans un communiqué le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

Dans un point presse, le procureur a détaillé le déroulé des événements: "A 14H05, il s'est présenté au commissariat pour déposer plainte pour le vol de son téléphone portable. Il est calme et il obtempère sans difficulté à la demande de l'adjoint de sécurité qui lui demande d'aller chercher le numéro de série de son téléphone".

Il revient à 14H25, et, "sans proférer aucun mot ni menace, se jette sur un adjoint de sécurité (différent du premier) et lui donne un coup de couteau, type couteau de cuisine, au niveau du cou".

L'agresseur "a ensuite tenté de lui subtiliser son arme de service, avant d'être interpellé. Il a opposé une forte résistance", a poursuivi le procureur.

"Il n'était pas fiché S" (radicalisation islamiste) et le Service régional de la police judiciaire (SRPJ) est saisi d'une tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique", a-t-il ajouté. "Il n'y a eu aucune revendication de quelque nature que ce soit", a-t-il souligné.

-'J'en ai marre de la France'-

Mais "lors de son interpellation, il a déclaré: +j'en ai marre de la France, j'en ai marre de ce pays+", a précisé le procureur.

L'agresseur, né à Alger, était déjà connu des services de la justice, selon M. Couilleau. En juillet 2013, il avait été interpellé pour des tags sur les murs d'un commissariat à Toulouse qui disait: "affaire Merah = Sarkozy + DCRI = terrorisme".

Mohamed Merah, délinquant âgé de 23 ans ayant sombré dans l'islam radical, avait semé la terreur en mars 2012 dans la région de Toulouse, en assassinant en quelques jours trois militaires, trois enfants juifs et un enseignant d'une école juive de Toulouse.

Et en juillet 2014, l'agresseur du commissariat avait été interpellé lors d'une manifestation pro-Palestine après avoir jeté des cocktails molotov en direction des forces de l'ordre et d'une synagogue.

Ces deux procédures avaient été abandonnées en raison de son état mental, à la suite d'expertises.

L'attaque de mardi "a suscité une véritable onde de choc dans les rangs de la police toulousaine", a assuré Didier Martinez, secrétaire régional du syndicat SGP-Police.

Dans son communiqué, le ministre de l'Intérieur rappelle que les "policiers et les gendarmes exposent quotidiennement leur vie pour protéger celles des autres et qu'ils méritent à cet égard le respect et la considération de tous nos concitoyens".

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