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"Les Républicains": la parole aux militants, tranche Sarkozy

Confronté à de vifs débats sur le nouveau nom qu'il veut donner à l'UMP ("Les Républicains") pour tenter de tourner la page des "affaires" et de la guerre Copé-Fillon, Nicolas Sarkozy a finalement décidé de demander leur avis à tous les adhérents du parti.

"Je veux un vote des militants sur le nom", a affirmé M. Sarkozy au Journal du dimanche du 3 mai.

Ceux-ci seront invités à voter par internet les 28 et 29 mai, à l'avant-veille et la veille du congrès fondateur du nouveau parti voulu par M. Sarkozy, qui se tiendra le 30 mai à la grande halle de la Villette à Paris. Le corps électoral se compose des 210.000 adhérents à jour de cotisation au 31 décembre 2014.

D'ici là, l'ex-chef de l’État leur adressera une lettre pour leur expliquer pourquoi il veut remplacer l'UMP par "Les Républicains", selon des sources concordantes UMP.

Deux autres questions seront posées à adhérents: l'une sur les nouveaux statuts, l'autre sur le principe d'une liste unique pour le bureau politique, a indiqué à l'AFP Nathalie Kosciusko-Morizet, vice-présidente déléguée de l'UMP.

Les trois questions seront d'abord posées, à titre consultatif, aux membres du Bureau politique (BP), qui se réunit mardi.

Alain Juppé, candidat à la primaire pour 2017, a affirmé dimanche sur son blog que le nouveau nom "Les Républicains" ne soulève "pas d'objections" de sa part. Ce changement de nom, "j'en comprends le besoin", a-t-il dit.

Selon un sondage Odoxa publié à la mi-avril, deux Français sur trois, mais surtout plus d'un sympathisant UMP sur deux préfèrent UMP aux Républicains. 53% des sympathisants jugent que "Les Républicains" fait trop américain.

La bataille a fait rage autour d'un vote sur cette nouvelle appellation, jusqu'à l'entourage le plus proche de Nicolas Sarkozy, certains voulant demander leur avis aux adhérents (NKM, Gérard Larcher...), d'autres y étant opposés (Frédéric Péchenard, Brice Hortefeux...).

"Nicolas Sarkozy veut un nouveau élan en redonnant la parole aux adhérents et cela sera parfaitement respecté", affirmait son entourage ces derniers jours.

Le socialiste Jean-Louis Bianco, ex-directeur de la campagne présidentielle de Ségolène Royal en 2007, n'a pas raté dimanche l'occasion de brocarder celui qui "est devenu fan de la démocratie participative, qu'il avait tant moquée" lorsque la candidate PS en avait fait sa marque de fabrique.

La décision d'une consultation séparée sur le nom des Républicains devrait satisfaire, en tout cas partiellement, les responsables du parti, autre que M. Juppé, qui ne voulaient pas d'un vote global sur le "package" des statuts, notamment les partisans de Bruno Le Maire.

- Tribune commune -

NKM et Laurent Wauquiez, secrétaire général du parti, ne désespèrent pas non plus de convaincre les récalcitrants du bien-fondé de cette nouvelle dénomination. Tous deux ont signé une tribune commune dans Le Monde des 3-4 mai.

"De la même façon que les socialistes s'appellent socialistes parce qu'ils défendent d'abord le socialisme, nous souhaitons nous appeler les Républicains, car nous défendons avant tout l'idée républicaine", y soulignent-ils.

Pour sa part, Xavier Bertrand, député-maire UMP de Saint-Quentin, aurait préféré "Les Populaires". "Les Républicains, je n’en suis pas fan à cause de la référence américaine, et j’ai écrit à Nicolas Sarkozy pour le lui dire. Cela étant, on a mieux à faire que de se déchirer sur ce sujet", a affirmé dimanche au JDD l'ancien ministre du Travail.

Le parti de droite a plusieurs fois changé de nom au cours de son histoire depuis la Seconde Guerre mondiale: UNR, UDR, RPR, UMP...Mais pour un élu UMP non-sarkozyste, ce que veut l'ancien chef de l’État, c'est "forger un parti à sa main dans la perspective de 2017".

La gauche aussi crie haro sur le nouveau nom, dénonçant une "captation d'héritage".

Quant aux nouveaux statuts, ils imposent davantage de démocratie, avec un recours régulier au référendum interne par internet, et davantage de parité.

Au Bureau politique, où se côtoient membres de droit (anciens présidents de la République, anciens Premiers ministres...) et membres élus, ces derniers seront strictement paritaires. Idem pour la Commission nationale d'investiture (CNI). Au BP, ce sera la fin des représentants des cinq courants du parti, puisque ceux-ci vont disparaître.

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