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Une quinquagénaire condamnée à 30 ans pour un meurtre sur fond de conflit financier

La cour d'assises des Bouches-du-Rhône a condamné jeudi en appel Sylviane Fabre, 56 ans, à trente ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa belle-soeur avec laquelle elle était en conflit financier.

Les deux femmes se disputaient le contrôle d'une SCI, propriétaire d'une bastide à Lorgues (Var). La cour a ainsi confirmé le verdict rendu en première instance en janvier 2014 par la cour d'assises du Var.

Les jurés ont écarté la préméditation mais condamné l'accusée au maximum de la peine réprimant le meurtre.

Dans son réquisitoire au terme duquel il a requis vingt-cinq ans de réclusion criminelle, l'avocat général Pierre Cortès a soutenu que cet homicide avait été préparé. Il a détaillé une quinzaine d'éléments établissant, selon lui, la préméditation. "La victime a été attirée dans un guet-apens, dans un piège mortel".

Sylviane Fabre, une femme au caractère trempé, maçon de profession, avait étranglé Colette Deromme dans un appentis d'une maison occupée par le fils de l'accusée. "On s'est disputé, on s'est engeulé, on s'est bousculé, elle est tombée et puis voilà, j'ai attrapé une cordelette qui traînait", avait expliqué Sylviane Fabre, lundi à l'ouverture de son procès en appel.

La nuit suivante, aidée de son fils, l'accusée avait chargé le cadavre comptant s'en débarrasser dans les gorges du Verdon mais, en raison d'une panne d'alternateur de leur véhicule, le corps avait été jeté dans un ravin au bord de la route et enfoui sous des cailloux.

Cette impréparation signait aux yeux de Me Olivier Lantelme, son défenseur, l'absence de préméditation. "Je n'ai jamais vu un projet de tuer sans arme, commis sous le nez de témoins étrangers au projet criminel dont on ne sait pas s'ils le dénonceront et sans avoir rien préparé de l'après-crime", a plaidé l'avocat.

Le fils de l'accusée qui avait été condamné pour modification de la scène de crime et recel de cadavre à trois ans de prison dont un avec sursis n'avait pas fait appel.

Avant que la cour ne se retire pour délibérer, Sylviane Fabre a adressé des excuses aux quatre enfants de Colette Deromme, parties civiles : "Je demande pardon à la famille de la victime d'avoir fait cet appel. Je n'aurais pas dû remuer tous ces mauvais souvenirs".

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