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Une voiture fonce sur une pizzeria en Seine-et-Marne, tuant une fillette: le conducteur avait pris des médicaments et présente de "graves troubles"

Il "avait absorbé une quantité importante de médicaments" et présente de "graves troubles" psychologiques: un conducteur a tué une adolescente et blessé 13 personnes en fonçant lundi soir sur une pizzeria à Sept-Sorts, un village de Seine-et-Marne plongé dans un "drame absolu".

Le parquet et le ministère de l'Intérieur avaient, au vu des premiers éléments, écarté dès lundi soir une piste terroriste, moins d'une semaine après l'attaque à la voiture-bélier contre des militaires à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).

"Les premiers éléments d'audition confirment qu'il n'y a pas de mobile terroriste dans cette affaire", a souligné mardi Dominique Laurens, procureure de la République de Meaux. "Ce qui apparaît, c'est que l'individu présente de graves troubles sur le plan psychologique", a-t-elle ajouté. Un point presse est prévu à 17H00 au palais de justice de Meaux.

En garde à vue, le conducteur "a confirmé qu'il avait absorbé une quantité importante de médicaments", a indiqué une source judiciaire, relevant qu'il n'était pas possible pour l'heure "d'établir son mobile".

Lundi peu après 20H00 dans le village de Sept-Sorts, près de La Ferté-sous-Jouarre, cet homme né en 1985 est sorti de la route sur laquelle il roulait dans sa BMW pour foncer sur la terrasse d'une pizzeria et s'encastrer dans le restaurant.

Une adolescente d'une douzaine d'années a trouvé la mort et son petit frère de trois ans a été gravement blessé.

Le pronostic vital des cinq blessés graves pris en charge dans quatre hôpitaux parisiens, y compris celui du petit garçon héliporté à Necker, "n'est plus engagé", a-t-on appris auprès de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Huit autres personnes ont été légèrement blessées.

Des enquêteurs s'affairaient mardi derrière la bâche noire installée devant la pizzeria située dans une zone commerciale entourée de champs.

Des bouquets et des peluches ont été déposés devant un grillage rouillé bordant le périmètre de sécurité.

Jérôme Calvez, qui travaille à côté, est venu avec un bouquet de roses rouges, pour "un petit hommage": "C'est choquant de se dire que des gens sont capables de faire ça à d'autres, qui n'ont rien fait", a-t-il confié à l'AFP.



"Nous sommes sous le choc"

Pour cette commune de 491 habitants, "c'est un drame absolu", a lâché Alain Lecomte, premier adjoint au maire. "Nous sommes sous le choc".

Le maire François Arnoult a indiqué avoir, "comme tout le monde", "d'abord pensé à un attentat terroriste".

Le conducteur, au domicile duquel était menée mardi une perquisition à La Ferté-sous-Jouarre, est inconnu des services de renseignements comme de la justice, selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet.

Ce jeune homme "avait beaucoup de diplômes mais ne parvenait pas à trouver du boulot. Dernièrement, il avait travaillé dans le gardiennage", a raconté une voisine, Elise Brunet, dont les enfants sont amis avec lui.

Il a déclaré en garde à vue "avoir tenté de mettre fin a ses jours sans succès" dimanche et "aurait décidé de recommencer de cette manière-là", avait rapporté après le drame une source judiciaire.

Une enquête de flagrance a été ouverte pour homicide volontaire avec arme, tentative d'homicide volontaire avec arme et conduite sous l'emprise de produits stupéfiants.

"Ce soir, je pense aux victimes et à leurs proches. Merci aux gendarmes et aux secours pour leur mobilisation. #SeptSorts", a tweeté lundi le président Emmanuel Macron.

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a fait part de ses condoléances, auxquelles "s'associent" le chef de l'Etat et le Premier ministre Edouard Philippe.

Les faits ont eu d'autant plus de retentissement qu'ils sont intervenus dans un contexte de menace terroriste élevée.

La dernière attaque, sur laquelle enquête le parquet antiterroriste, remonte au 9 août: un homme de 36 ans, Hamou B., avait renversé à bord de son véhicule six soldats de l'opération Sentinelle à Levallois-Perret.

Blessé par balle lors de son interpellation dans le Pas-de-Calais, cet homme, inconnu des services de renseignements, était toujours hospitalisé en début de semaine

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