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Valls face au défi du rassemblement à l'approche de sa candidature

Après le renoncement de François Hollande, Manuel Valls pourrait déclarer dès lundi sa candidature à la primaire à gauche en vue de la présidentielle, mais le Premier ministre va devoir faire la preuve de sa capacité à rassembler s'il veut l'emporter les 22 et 29 janvier.

Selon des informations du JDD, non confirmées par Matignon, Manuel Valls pourrait entrer dans l'arène dès lundi, au plus tard mardi matin -et démissionner dans la foulée.

Manuel Valls et François Hollande déjeuneront ensemble à l’Élysée lundi, comme toutes les semaines, selon l’Élysée et Matignon.

Les deux hommes "se sont parlé samedi et dimanche, toujours avec la même relation de confiance", et, après une visite au marché de Noël d’Évry samedi, le Premier ministre "a voulu prendre du recul, et il a passé samedi, dimanche en famille avec les siens", selon l'entourage de ce dernier.

Pour une source proche de Manuel Valls, sa démission ne fait guère de doute: "J'imagine mal, connaissant le Premier ministre, qu'il puisse considérer que quand on a des responsabilités de très haut niveau on puisse cumuler la casquette de candidat à l'élection présidentielle et celle de responsabilité de Premier ministre".

"Manuel Valls ne peut pas attendre trop longtemps (...) Ça ne m'étonnerait pas qu'il annonce sa candidature lundi soir, mardi dernier délai, avec une démission et un remaniement dans la foulée", supputait samedi l'entourage d'un possible prétendant à Matignon.

Parmi les noms qui circulent pour lui succéder, ceux des ministres Bernard Cazeneuve (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Défense), Marisol Touraine (Santé), Najat Vallaud-Belkacem (Éducation).

Un conseiller d'un poids lourd du gouvernement tablait dimanche sur M. Cazeneuve, ne voyant "pas d'alternative". Une autre source gouvernementale ne voyait "que Cazeneuve ou Le Drian", avec un avantage au second, qui pourrait plus facilement cumuler sa casquette actuelle avec Matignon: "C'est compliqué de cumuler Matignon et l'intérieur".

- "Joue droite", "joue gauche" -

Si le Premier ministre ne doit pas rater sa sortie, le candidat doit soigner son entrée en campagne. "Il faut que Manuel Valls mute sur un certain nombre de choses. C'est une autre histoire qui s'ouvre", a confié samedi à la presse le député Philippe Doucet.

"Je lui conseille amicalement d'être sur une position nouvelle de rassemblement (...) Il faut être soi-même mais offrir une nouvelle perspective", a déclaré dimanche le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis.

"Il y a (une) double dimension (chez Manuel Valls). Par moment, on a vu la joue droite, par moment, on a vu la joue gauche. Il faut désormais qu'on voie en pleine lumière ce qu'il est", a plaidé samedi un autre parlementaire.

Le Premier ministre peut compter sur le soutien de plusieurs "hollandais" ayant fait savoir qu'il était pour eux le candidat légitime si le chef de l’État renonçait : Jean-Yves Le Drian, Michel Sapin, les chefs de file des socialistes à l'Assemblée et au Sénat Bruno Le Roux et Didier Guillaume, ou le secrétaire d’État au Budget Christian Eckert.

D'autres, comme le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll ou la sénatrice Frédérique Espagnac, réservent leur réponse.

Dimanche, M. Valls a engrangé le ralliement du député aubryste Olivier Dussopt, via un Tweet. Mais une partie des socialistes ne veulent ni de Manuel Valls ni d'Arnaud Montebourg, et "ont envie d'aller chez Emmanuel Macron" même s'ils ne "voient pas le chemin", selon un légitimiste.

"Compliqué d'être l'héritier quand vous avez été Brutus", a persiflé dimanche le député LR Luc Chatel.

"Manuel Valls a théorisé les gauches irréconciliables, moi je vois les gauches réconciliées", a plaidé Arnaud Montebourg.

Marisol Touraine, Najat Vallaud-Belkacem, Mathias Fekl ou Christiane Taubira pourraient-ils se porter candidats ? Un ténor socialiste ne croyait samedi à aucune de ces hypothèses, soulignant que "le président de la République a dit qu'il ne voulait pas la multiplication des candidatures".

Dans cette période d'incertitudes, Christiane Taubira semble particulièrement courtisée. Jean-Christophe Cambadélis a évoqué "une personnalité dont on ne peut pas se passer à gauche". "Si elle souhaitait se présenter, nous pourrions avoir une discussion importante et constructive ensemble", a glissé Arnaud Montebourg.

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